100 coureurs pour le 100e Tour (10/10)
Ulrich Jan (Allemagne)
Le routier allemand est passé à un Tour de France d’être surnommé « le Poulidor des temps modernes ». Deuxième en 1996, 1998, 2000, 2001 et 2003 et troisième en 2005 (avant d’être déclassé pour dopage), le natif de Rostock s’est d’abord distingué par ses qualités de rouleurs exceptionnelles. Grimpeur tout en puissance, Ulrich a dominé de la tête et des épaules le Tour 1997 (9 minutes d’avance sur Virenque). La carrière d'Ulrich vient d'ailleurs de prendre une nouvelle tournure après que l'Allemand a avoué avoir eu recours aux traitements du tristement célèbre Docteur Fuentes., Néanmoins, Ulrich a marqué l’Histoire du Tour au tournant des années 90-2000, les années noires.
Van Impe Lucien (Belgique)
Le grimpeur par excellence. Petit gabarit, le Belge a marqué le Tour en remportant six maillots blanc à pois rouge de meilleur grimpeur (1971, 1972, 1975, 1977, 1981 et 1983). Un record qu’il a longtemps codétenu avec Bahamontès avant que Virenque ne les raye des tablettes. Cinq fois dans les dix premiers de la Grande Boucle entre 1970 et 1975 (dont deux podiums), Van Impe va toucher le Graal en 1976. Sur un tour privé d’Eddy Merckx blessé, il va profiter de la forme douteuse de Thévenet, vainqueur sortant, pour s’imposer devant Zoetemelk et Poulidor.
Vasseur Cédric (France)
Coéquipier modèle, Cédric Vasseur a rarement été sur le devant de la scène sur les routes du Tour de France. Pourtant en 1997, il écrit la plus belle page de sa carrière. Sur la 5e étape qui relie Chantonnay et la Châtre (261,5 km), le coureur de l’équipe Gan se lance dans un raid solitaire à l’issue illusoire à 147 kilomètres de l’arrivée. Et pourtant, la magie va opérer. Vasseur l’emporte sur la ligne avec 2’32 d’avance sur un groupe réglé par Stuart O’Grady. Suffisant pour s’emparer du maillot jaune avec 2’17 d’avance sur Cipollini et 2’45 sur Ulrich ! Héroïque il le conserve pour 14 secondes lors de la première étape de montagne qui arrivé à Loudenvielle. Il doit abandonner son beau maillot à Ulrich le lendemain après l’avoir porté cinq jours. Dix ans plus tard, Vasseur remportera une deuxième étape sur le Tour, à Marseille.
Viejo José Luis (Espagne)
Un jour. C’est ce qu’il a fallu à José Luis Viejo pour entrer dans l’Histoire du Tour de France. Le 6 juillet 1976, le peloton du Tour doit relier Montgenèvre et Manosque (224 km). Son leader Luis Ocana, n’ayant plus aucune chance au général, Viejo a carte blanche pour attaquer. L’homme d’Azuqueca de Henares est parti pour 170 kilomètres d’échappée via le col du Saint-Jean, la côte du Poteau de Telle et le Mont d’Or. Le peloton a besoin de se reposer à la sortie des Alpes, aussi l’avance de l’Espagnol culmine à 27 minutes ! A l’arrivée, il conserve 22’50 sur Karstens. Ni plus, ni moins que le plus gros écart entre le vainqueur et le second d’une étape jamais enregistré sur une étape du Tour !
Virenque Richard (France)
L’histoire de Richard Virenque dans le Tour de France débute par un coup d’éclat. Deuxième de la troisième étape (San Sébastian-Pau) du Tour 1992, le Varois enfile le premier maillot jaune de sa carrière. C’est le début de la « Virenquemania ». Cette folie pour le natif de Casablanca verra son apogée en 1997, année de son meilleur classement sur la Grande Boucle (2e). Richard Virenque c’est surtout un grimpeur courageux obsédé par les cimes et son attachement au maillot à pois rouges de meilleur grimpeur en est la preuve. Recordman en la matière (7) et vainqueur d’autant d’étapes sur les routes françaises (avec en point d’orgue son chef d’œuvre en haut du Ventoux en 2002), « Richard » a longtemps été celui sur laquelle la France plaçait tous ses espoirs avant d’être rattrapé par les démons du dopage en 1998. Sa rédemption à partir de 2002 l’a replacé en bonne position dans le cœur des Français.
Voeckler Thomas (France)
“Ti-Blanc” se révèle sur les routes du Tour de France en 2004. Avec le maillot de champion de France sur le dos, l’Alsacien s’en va conquérir la tunique de leader au soir de la 5e étape. Ce maillot jaune, Voeckler va le défendre corps et âmes au Plateau de Beille. Dans son style caractéristique, le Français tire la langue, souffre mais s’accroche à la roue de Virenque pour conserver 22 secondes d’avance sur Armstrong. Quelques années plus tard, Voeckler va de nouveau ravir les foules françaises. Au soir de la 12e étape, il endosse le maillot jaune. Ce qui va suivre est phénoménal. Le coureur d’Europcar tient tête aux meilleurs dans la haute montagne, ne commettant qu’une erreur dans l’étape menant au Galibier. Finalement, il prend la 4e place du Tour, la meilleure pour un Français depuis Virenque en 1997 (2e).
Vidéo: Voeckler héros du Tour 2012
Walkowiak Roger (France)
“Le Tour de France s’est offert un vainqueur bidon”. Voilà comment la presse a salué la victoire de Roger Walkowiak sur le Tour de France 1956. Injuste. L’histoire de Walkowiak c’est avant tout celle d’un homme qui appelle Raphaël Geminiani à l’orée de la saison 1955 car il n’a plus d’équipe. Son compatriote convainc son directeur sportif de l’embaucher pour 100 francs par mois. Le fils d’émigrés polonais remportera le Tour pour la même somme. Sa Grande Boucle, Walkowiak la remporte en profitant de la petite forme des Coppi, Kubler, Geminiani et de l’absence de Bobet mais dans la montagne il réussit l’exploit de tenir tête à Charly Gaul. La campagne de dénigrement dont il est l’objet finira par avoir raison de sa passion pour le cyclisme. Lui, le petit ouvrier payé 100 francs par mois pour remporter le Tour, retourne à l’usine en 1957.
Wiggins Bradley (Grande-Bretagne)
« Wiggo » est le prototype du coureur qui a réussi à remporter le Tour sur sa première occasion. Préparé à la perfection, le Britannique n’a laissé aucune chance à ses adversaires sur la Grande Boucle 2012. Rouleau-compresseur impressionnant sur l’épreuve chronométrée, Wiggins a opéré sa mue en haute montagne à partir de l’année 2009. Troisième du Tour cette année, le natif de Gand en Belgique a étonné son monde. Un peu juste en 2010, malchanceux en 2011 (fracture de la clavicule), il trouve un terrain d’expression idéal sur l’édition 2012 qu’il remporte haut la main.
Zabel Erik (Allemagne)
Le coureur allemand symbolise mieux que quiconque le maillot vert du classement par points. Vainqueur de 6 paletots verts de suite (de 1996 à 2001), Zabel est le sprinteur le plus régulier de sa génération. Le plus régulier, pas le plus rapide, car c’est bien son abnégation et sa persévérance qui ont fait de l’enfant de Berlin un coureur au palmarès impressionnant. Sur le Tour, il a remporté 12 étapes (2 en 1995, 2 en 1996, 3 en 1997, 1 en 2000, 3 en 2001 ; 1 en 2002). Seule ombre au tableau ses aveux partiels de dopage. Zabel a reconnu s’être dopé en 1996 mais avoir arrêté au bout d’une semaine à cause des « effets secondaires ».
Zoetemelk Joop (Pays-Bas)
L’homme aux 16 Tours de France, tous terminés. Le coureur aux six deuxièmes places, record en la matière. Si Joop Zoetemelk n’a pas laissé une trace indélébile dans l’Histoire du Tour, c’est surtout à cause de son tempérament. Suiveur invétéré, le Néerlandais a souvent préféré le calcul à l’audace. De ses moments de joie sur la Grande Boucle, on retient surtout les malheurs de ses adversaires. En 1971, il prend le maillot jaune à Grenoble grâce à une crevaison de Merckx. En 1973, il bat Poulidor sur le prologue pour 80 centièmes. En 1978, il s’empare de la tunique de leader après la mise hors cours de Polentier, convaincu de dopage. Finalement son heure de gloire, il la connaît en 1980. Orphelin de Bernard Hinault au soir de la 13e étape, le Tour de France s’offre à Zoetemelk pour sa dixième participation.
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