100 coureurs pour le 100e Tour (2/10)
Bauer Steve (Canada)
En 1985, le triple champion du Canada rejoint l’armada de talents La Vie Claire constituée par Bernard Tapie autour de Bernard Hinault. En compagnie de Greg LeMond ou de Kim Andersen, « Gros cul » contribue à la victoire du Breton dans le Tour. Il participe à la démonstration de force de la formation française avec une victoire dans le contre-la-montre par équipes et une 10e place au classement final. En 1988, sa victoire lors de la 1ère étape lui offre cinq jours en jaune et une 4e place à Paris. Deux ans plus tard, une échappée au long cours dans l’étape inaugurale offre à Bauer neuf autres jours sur la plus haute marche du podium.
Battesini Fabio (Italie)
L’Italien est le plus jeune vainqueur d’étape sur la Grande Boucle. Le 2 juillet 1931, il remporte la 3e étape entre Dinan et Brest à 19 ans et 133 jours. Lors de la 6e étape le coureur de la formation Maino-Clement monte une nouvelle fois sur le podium avec une 3e place. Trentième au final, Battesini ne revient qu’une fois sur les routes du Tour de France en 1933 pour un abandon dès la 8e étape. Des promesses sans lendemain.
Bernard Jean-François (France)
Présenté comme le successeur d’Hinault, « Jeff » n’assumera jamais son statut. Coéquipier du Blaireau sur son premier Tour en 1986, Bernard lève les bras à Gap et finit 3e meilleur jeune de cette édition (12e au général). Propulsé leader l’année suivante, le Français enlève les deux contre-la-montre au Mont-Ventoux et à Dijon pour endosser un jour le maillot jaune. Mais Roche et Delgado le devance sur les Champs-Elysées. L’espoir du cyclisme tricolore disparaît des écrans radars. Jusqu’en 1991, où il devient un lieutenant de luxe pour Miguel Indurain chez Banesto. Il accompagnera le Roi sur ses quatre premiers sacres.
Boardman Chris (Grande-Bretagne)
Le plus Français des coureurs britanniques. Spécialiste de l’effort chronométré et plus précisément du prologue, en témoignent ses trois victoires sur le Tour dans cet exercice (à Lille en 1994, Rouen 97 et Dublin 98), Chris Boardman n’a connu que des formations tricolores tout au long de sa carrière (Gan puis Crédit Agricole). S’il n’a pas fini quatre des six TdF qu’il a débuté, « le Professeur » a passé six jours en jaune, dont trois sur sa première Grande Boucle. Ancien pistard, sa préparation méticuleuse lui a valu ce surnom. Il a également conseillé le tenant du titre Bradley Wiggins par le passé.
Bobet Louison (France)
Onze étapes, un maillot à pois, 33 jours en jaune et trois Tour de France dans la besace. Aucun doute, « le boulanger de Saint-Méen » est le premier grand champion cycliste français. Triple vainqueur de la Grande Boucle (1953, 54, 55), exploit inédit à l’époque, rien ne fut simple pour le champion du monde 1954. Surnommé « la Pleureuse » pour avoir abandonné sur une chute minime en début de carrière, Louison s’est rattrapé avec une place au pied du podium en 1949. Des blessures puis Kubler, Koblet et Coppi retardent son éclosion. Avant la consécration, à 28 ans. Ses démonstrations dans l’Izoard et le Mont Ventoux marqueront les esprits. Tout comme sa rivalité avec Charly Gaul. Il tire sa révérence sur le TdF 1959 au sommet de l’Iseran, plus haut col des Alpes.
Boonen Tom (Belgique)
Tommeke (petit Tom en Flamand) a pris le départ de six Tour de France pour des fortunes diverses. En 2004, une victoire sur les Champs-Elysées le fait entrer dans le gotha du sprint mondial à 24 ans seulement. Pourtant, le maillot vert se refuse à Tornado qui abandonne en 2005 et 2006. Avant de jeter l’éponge, le Belge avait porté le maillot jaune à quatre reprises cette année-là. Une distinction annonciatrice de son futur sacre au classement par points. Deux victoires d’étapes et autant de podium offre au leader de la Quick Step la tunique tant espérée en 2007. Toutefois, son exploit le plus retentissant sur le sol français reste sa triple victoire sur Paris-Roubaix.
Bottecchia Otavio (Italie)
Premier vainqueur italien sur les routes du Tour de France et seul Transalpin à l’avoir gagné deux fois d’affilée (1924, 25), Botecchia a un destin hors du commun. Maçon dans le Frioul, il reçoit un coup de fil d’Henri Pélissier pour venir l’épauler au sein de l’équipe Automoto en 1923. Dès sa 2e étape sur la plus grande course du monde, « le Charretier », inconnu, s’impose à Cherbourg et prend le maillot jaune. Dauphin de Pélissier à Paris, le Tour devient son obsession. Résultat, deux victoires en 1924 et 1925. Cette année-là, il porte même le maillot de leader de bout en bout, une performance inédite. Avant d'être tué sur ses routes d'entraînement deux ans plus tard.
Bourlon Albert (France)
Habitué des échappées insensées, le coureur de l’équipe Centre-Sud Ouest n’inquiète personne lorsqu’il part seul en tête dès les premiers kilomètres de la longue étape entre Carcassonne et Luchon. A l'avant pour récolter les primes distribuées sur le début du parcours, Bourlon voit son avance s’accroître à mesure que défilent les bornes. Au final, le Français coupe la ligne 16 minutes avant tout le monde au sommet de la station pyrénéenne pour conclure 253 kilomètres d’échappée solitaire. Un record sur le Tour de France. L’histoire dit qu’il aurait même eu le temps de se doucher en attendant ses adversaires…
Breukink Erik (Pays-Bas)
Meilleur jeune du Tour de France 1988 et 2e du Giro la même année, le coureur de l’équipe Panasonic suscite de nombreux espoirs. D’autant qu’il s’empare du maillot jaune d’entrée en 1989, triomphant sur le Prologue à Luxembourg. Malgré son abandon, le Néerlandais est placé un an plus tard dans la catégorie favori. Passé chez PDM-Concorde, Breukink enlève deux contre-la-montre sur les routes françaises. Cela ne suffit pas pour détrôner LeMond et Chiappucci dans la capitale. Le « maître du temps » hollandais ternit même sa réputation en quittant le Tour avant le départ de la 11e étape en 1991. Officiellement, pour une intoxication alimentaire collective. Officieusement, pour un dopage à l’EPO mal maîtrisé.
Buysse Marcel (Belgique)
Le Belge peut maudire la guerre. En pleine force de l’âge, le vainqueur du Tour des Flandres 1914 a certainement été privé de nombreuses victoires. Quatrième de la Grande Boucle en 1912, le coureur des équipes La Française puis Peugeot-Wolbert signe un retentissant exploit lors de l’édition suivante, avec six victoires d’étapes pour une 3e place au classement final. Un record battu depuis, notamment par ses compatriotes Merckx ou Maertens (8 succès). Mais une marque de référence pour l’époque. Le « Cannibale » avant l’heure ne brillera plus sur les routes du Tour par la suite, faisant du Giro son nouveau terrain de jeu. En 1919, le « grand Marcel » devient le premier non-italien à monter sur le podium de l’épreuve transalpine.
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