6e étape : Stybar en opportuniste
Après la pluie et le vent qui ont largement perturbé l’étape d’hier, le peloton s’élançait, ce jeudi, d’Abbeville sous un beau soleil et un vent faible. Le risque de bordures était donc moins grand que la veille et l’étape s’annonçait plus sereine. Du côté de l’infirmerie, le Suisse Michael Albasini (Orica-GreenEdge), victime de deux chutes et d’une fracture au bras gauche consécutive, manquait à l’appel sur la ligne de départ.
Cofidis pour oublier
Diminuée par l’abandon de son leader Nacer Bouhanni, la formation Cofidis avait manifestement à cœur de faire oublier sa journée noire d’hier. Ainsi, dès le premier kilomètre, l’Espagnol Luis Angel Mate (Cofidis) amorçait l’échappée du jour. Il était rapidement rattrapé mais, dans la foulée, un autre coureur de l’équipe Cofidis, le Belge Kenneth Van Bilsen, prenait la poudre d’escampette, suivi par l’Erythréen Daniel Teklehaimanot (MTN-Qhubeka) et Perrig Quemeneur (Europcar). A noter que le Breton d’Europcar, déjà échappé lors des 2e et 4e étapes, fait désormais figure de favori pour le titre de super-combatif après avoir dépasser, ce jeudi, les 300 km de course à l’avant.
A l’arrière, le peloton laissait faire et, après seulement 20 km, les trois fuyards du jour comptaient 7’20’’ d’avance. Une avance qui dépassait les 10 minutes après 35 km de course. Bien consciente qu’il ne fallait pas laisser trop de lest à l’échappée, la formation Lotto-Soudal se décidait à accélérer en tête de peloton. Elle trouvait de l’aide auprès des Giant-Alpecin et des Etixx-Quickstep. Grâce à ce travail collectif, l’échappée voyait son avance se réduire rapidement.
Teklehaimanot à l’assaut de maillot à pois
Au pied de la première côte de la journée (1,8 km à 4%), l’écart descendait sous les 6 minutes, ce qui mettait à mal les espoirs de victoire des échappés. Le seul point distribué sur cette première difficulté revenait à Daniel Teklehaimanot (MTN-Qhubeka). Le coureur érythréen passait également en tête de la côte de Pourville-sur-Mer, devançant de quelques millimètres seulement le Belge Kenneth Van Bilsen.
Après 100 km de course, l’échappée comptait toujours une avance de 4’22’’. Sur les côtes de Seine-Maritime, un léger vent soufflait mais pas de manière suffisante pour favoriser des bordures. C’était donc le statu quo pendant plusieurs dizaines de kilomètres. Il fallait attendre le km 124 pour voir le peloton revenir à moins de trois minutes des « animateurs » du jour. Parmi ces derniers, Kenneth Van Bilsen, victime d’une chute la veille, grimaçait, manifestement gêné par une blessure au genou gauche. Il continuait toutefois, courageusement, à passer des relais avec ses deux compagnons d’échappée.
Quemeneur, le plus rapide
A l’approche du sprint intermédiaire, le peloton passait à la vitesse supérieure. Sans s’employer, Perrig Quemeneur passait en tête tandis que, pour le peloton, à seulement 1 minute, c’était John Degenkolb (Giant-Alpecin) qui arrangeait Bryan Coquard (Europcar) et André Greipel (Lotto-Soudal) et empochait, du même coup, 13 points.
Dans la foulée du sprint intermédiaire, Thomas Voeckler (Europcar) se lançait en solitaire à la poursuite des 3 fuyards. S’il parvenait à créer l’écart avec le peloton, il restait en chasse-patate à environ 1 minute des échappés. C’était donc sans grande surprise qu’il se faisait reprendre par le peloton quelques kilomètres plus loin.
Motivé pour s’emparer du maillot à pois rouge, Daniel Teklehaimanot, comme lors des deux précédents grimpeurs, se hissait, lui, sur ses pédales et passait la côte du Tilleul en tête. Un effort qui allait lui permettre d’endosser, le soir même, le maillot de meilleur grimpeur, aux dépens de Joaquim Rodriguez. Une première pour un coureur africain !
A 16 km de l’arrivée, le peloton revenait à moins de 1 minute des trois hommes de tête tandis que, à l’avant, Kenneth Van Bilsen plaçait une franche accélération. Il faussait ainsi compagnie à ses deux acolytes du jour qui, eux, se faisaient reprendre par le peloton à 9 km de l’arrivée. Le sursis était de courte durée pour Van Bilsen qui se faisait littéralement avaler à 3 km de l’arrivée. Cela n’en restait pas moins un joli numéro de la part du Belge de la Cofidis qui, la veille, avait été victime d’une chute.
Coup de théâtre final
Les équipes se mettaient ensuite rapidement en place pour le sprint final (800 m à 7%). Mais une chute provoquée par Tony Martin juste après la flamme rouge venait balayer les scénarios des équipes de sprinteurs. Profitant de la confusion générale, Zdenek Stybar s’envolait vers la victoire en solitaire. Il s’imposait devant Peter Sagan (Etixx-Quickstep) et Bryan Coquard (Europcar).
Au classement général, le trio de tête reste inchangé : Tony Martin conserve son maillot de leader malgré sa chute, Christopher Froome est 2e à 12" et Tejan Van Garderen 3e à 25".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.