Affaire Contador: un cas à part ?
La prudence est donc de mise du côté des instances du cyclisme international, et des organisateurs de la Grande Boucle. Leur intérêt n'est évidemment pas de tirer sur l'ambulance, mais il semble que ce cas ne soit pas aussi simple à traiter. Les méthodes de dépistage sont d'une certaine manière mises sur le grill, même si les doutes sont de moins en moins permis.
Selon le directeur du Laboratoire antidopage de Lausanne, Martial Saugy, la contamination alimentaire était une excuse prévisible. "Evidemment avec des taux de concentration comme ceux-là (50 picogrammes par ml), on peut s'attendre à ce que l'argument d'une contamination alimentaire soit avancé comme excuse", a souligné Martial Saugy, interrogé par l'AFP. D'autant plus, ajoute-t-il, que le clenbutérol, un anabolisant, est utilisé surtout pour traiter les animaux." Pour le biologiste, les laboratoires antidopage accrédités par l'Agence mondiale antidopage (AMA) doivent être capables de détecter des concentrations au moins de 2 nanogrammes/ml, soit 40 fois plus que dans le cas de Contador - L'Union cycliste internationale parlant elle de 400 fois plus. "Ce n'est pas un taux recommandé, ce sont des indications de performances minimales requises pour les laboratoires", a-t-il déclaré. Mais certains laboratoires, dotés d'outils plus performants, peuvent déceler des concentrations nettement plus faibles. "La question de ces limites a déjà été discutée avec l'affaire Gasquet. Certains avaient fait valoir que dans le cas d'un autre laboratoire (celui de Montréal NDLR), il n'aurait pas été pris", a ajouté M. Sauguy.
"Les organisateurs du Tour de France ont pris connaissance ce matin du communiqué de l'Union cycliste internationale faisant état d'un 'résultat d'analyse anormal dans un échantillon prélevé sur le coureur espagnol Alberto Contador'", explique la direction du Tour dans un communiqué. "L'UCI indique que ce cas requiert, 'des investigations scientifiques complémentaires', avec le soutien scientifique de l'Agence mondiale antidopage, 'avant qu'une quelconque conclusion puisse être tirée'. La Direction du Tour de France attend donc les résultats de ces analyses complémentaires et la décision définitive de l'UCI", précise le communiqué.
Son de cloche légèrement différent pour Pierre Bordry. Interrogé sur RMC, le président démissionnaire de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), ne semblait pas surpris. "Il y avait des soupçons de dopage qui trainaient depuis la fin juillet, a-t-il déclaré. Nous avons une information aujourdhui, mais ce que jattends avec beaucoup dattention maintenant cest le rapport de lagence mondiale antidopage (AMA) pour bien vérifier de quel produit il sagit et comment il est intervenu dans les prélèvements de ce cycliste."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.