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Affaire Froome: le salbutamol, le médicament des asthmatiques

Le salbutamol, pour lequel Chris Froome encourt une sanction en raison d'une concentration excessive dans ses urines, est la substance couramment utilisée pour soigner l'asthme, affection dont souffre une part importante de sportifs et notamment de cyclistes.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 1 min
Christopher Froome

Si la Ventoline, nom courant du salbutamol, sert le plus souvent à traiter l'asthme, en tant que stimulant de l'appareil respiratoire, elle présente à haute dose des effets anabolisants, c'est à dire l'augmentation de la masse musculaire et la diminution de la graisse corporelle. Le seuil au-delà duquel le règlement prévoit une possible sanction pour dopage est établi à 1.000 nanogrammes par millilitre. Dans le cas de Froome, la concentration atteint le double de ce qui est autorisé, selon les chiffres publiées par son équipe Sky qui relève aussi qu'aucun des autres vingt contrôles effectués pendant la course n'a donné de résultat supérieur au seuil.

"Mon asthme s'est aggravé à la Vuelta, alors j'ai suivi le conseil du médecin de l'équipe pour augmenter mon dosage de salbutamol. Comme toujours, j'ai pris le plus grand soin pour m'assurer de ne pas utiliser plus que la dose permise", a expliqué le quadruple vainqueur du Tour à propos de ce contrôle qui risque de lui faire perdre la Vuelta.

Suspicion au-delà de 1.000 nanogrammes par millilitre

Au-delà de 1.000 nanogrammes par millilitre, le sportif doit prouver "par une étude de pharmacocinétique contrôlée que ce résultat anormal est bien la conséquence de l'usage d'une dose thérapeutique (par inhalation)", précise le règlement antidopage. "La Ventoline améliore la respiration même chez les non-asthmatiques. Une simple bouffée vasodilatatrice augmente la consommation d'oxygène de 0,3 litre", rappelle le Dr Jean-Pierre de Mondenard, historien et spécialiste de l'antidopage qui expliquait en juin dernier les ambigüités liées à l'asthme dans le sport.

"Aujourd'hui, dans de nombreux sports de haut niveau, dans le ski de fond par exemple mais aussi dans des sports à forte ventilation comme l'aviron, beaucoup de sportifs sont asthmatiques. Des études ont montré que le sport de haut niveau favorisait l'asthme. Il y a plus d'asthmatiques dans le sport de haut niveau que dans la population générale car les ventilations énormes demandées dans ces sports favorisent l'asthme", estimait-il tout en mentionnant le risque des pseudos-prescriptions utilisées par les candidats à la triche, ceux qui "prennent de la Ventoline alors qu'ils ne sont pas malades".

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