Alejandro Valverde n’a pas tenu ses promesses
On l’annonçait au top de sa forme en troisième semaine. On s’est trompé. Alejandro Valverde voulait "être offensif", montrer aux Français que les Pyrénées, c’est son terrain, et attendre la moindre petite défaillance de Nibali pour tenter au mieux de le faire plier, au moins de le faire douter. Il n’en a jamais été capable.
Champion d'Espagne du contre la montre il y a un mois
"Ces derniers jours étaient bizarres pour moi, c’est comme si j'étais un peu malade, donc j’ai dû me battre et tout donner, s’excusait-il presque jeudi soir, après avoir glissé au quatrième rang du général. Il fallait tenir, s’accrocher, souffrir. Je suis très fatigué, j’étais tout seul, mais je ne finis pas loin". Lâché dès les premières accélérations de ses rivaux dans la montée d’Hautacam, l’Espagnol a souvent tenté de revenir au train, sans s’affoler. Mais l’ascension se jouant à la jambe et à la fraîcheur, l’expérience n’a cette fois-ci pas suffi.
Quatrième du général à deux petites secondes du podium (et à 15’’ de Pinot, deuxième), Valverde est encore en mesure de balayer cette déception pyrénéenne en remontant sur le podium à l’occasion du chrono individuel, samedi. Champion d’Espagne du contre la montre pour la première fois de sa carrière en juin dernier, il peut rivaliser avec Jicé Péraud et a les moyens de surclasser, sur le papier, un Thibaut Pinot encore en phase de perfectionnement dans cet exercice.
"Bien en-dessous de ce qu'on avait estimé"
Mais sur un tel chrono, placé en toute fin de Tour, c’est sur la fraîcheur et le mental que se fera aussi la différence. Et Valverde est un bon cran en-dessous du duo Péraud-Pinot à ce niveau-là. "Il m’a l’air sur la pente descendante, estime ainsi Julien Jurdie, directeur sportif chez AG2R-La Mondiale. Il est bien en-dessous de ce qu’on avait estimé". Le leader de la FDJ.fr, qui aura du mal à s’accrocher à sa deuxième place, annonce lui qu’il a beaucoup progressé ces derniers mois dans l’exercice.
"(Au chrono) du Tour de Suisse, il termine dans le Top 10 alors qu’il était sous antibiotiques, rappelle son équipier Arnold Jeannesson. Il peut faire une surprise, il peut même finir devant un Valverde qui est en difficulté". Mais jamais découragé : "Samedi, si j’ai de bonnes jambes, n’importe quel écart peut être comblé, annonce l’Espagnol. Comme j’ai perdu du temps (dans les Pyrénées), je peux en gagner ce week-end. Tout est encore possible".
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