Après le décès d’Antoine Demoitié, faut-il bannir les motos des courses cyclistes ?
Un problème qui n’est pas nouveau, mais qui s’accentue
Ce dimanche, Peter Sagan, vêtu de son maillot de champion du monde, a remporté sa première course de la saison, sur Gand-Wevelgem. Il y a quelques mois, le coureur slovaque avait lui aussi été heurté par une moto de l’organisation lors de la 8e étape de la Vuelta. Fou de rage, le sprinteur de Tinkoff avait malgré tout terminé l’étape, avant d’abandonner l’épreuve le lendemain. Avant lui, Jakob Fuglsang (Astana), Jesse Sergent (AG2R) et Sébastien Chavanel (FDJ) avaient déjà fait l’amère expérience de se retrouver percutés par des motos/voitures présentes sur les courses en question (Tour de France pour le premier cité, Tour des Flandres pour les deux autres). L’un des hommes en forme de ce début de saison, Greg Van Avermaet (BMC), avait lui vu toute chance de remporter la Clasica San Sebastian s’effondrer, quand il se fait heurter par une moto alors qu’il était seul en tête à sept kilomètres de l’arrivée. Le Belge chute alors dans un fossé, en ressort avec un vélo hors d’usage. Plus récemment encore, Stig Broeckx (Lotto-Soudal) s’est fait percuter par une moto de l’organisation. C’était en février dernier, pendant Kuurne-Bruxelles-Kuurne. Le coureur de la formation belge s’en sort avec une fracture de la clavicule et une côte cassée.
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Quelles solutions à apporter ?
Pour Carlos Verona, coureur d’Etixx-Quick Step, la solution est simple : «Il faut moins de motos, des règles plus claires, et que les pilotes soient des anciens cyclistes ayant passé un examen». En effet, d’après le règlement de l’UCI, les pilotes doivent seulement savoir manœuvrer leur véhicule, et avoir l’habitude des courses cyclistes. Autrement dit, presque tout le monde peut poser sa candidature. Le magazine Rouleur a également révélé que les pilotes utilisés pour les courses World Tour avaient seulement dû regarder un Power Point, qui leur expliquait l’importance d’écouter les commissaires et la direction de la course, et qu’il ne fallait pas se coller aux coureurs.
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L’UCI muette à ce sujet
« Qu’attend l’UCI pour réagir ? », s’est questionné Michael Rogers, après l’annonce du décès de Demoitié. L’Union Cycliste Internationale s’est fendue d’un communiqué de… quatre lignes pour rendre hommage à la disparition du coureur de Wanty, et s’est contentée d’expliquer qu’elle « enquêterait sur les circonstances de ce tragique accident ». L’été dernier, le peloton avait déjà demandé à ce que la plus haute instance cycliste réfléchisse au problème, et trouve rapidement des solutions. Jim Ochowicz, patron de l’équipe BMC, avait déjà prédit l’été dernier qu’il n’y aurait aucune mesure de prise : « La dure réalité est que tant que l’UCI n’agira pas, c’est une menace qui continuera à peser sur le cyclisme professionnel », écrivait-il dans une lettre ouverte adressée à l’UCI. La fédération s’est penchée sur une réforme du calendrier professionnel, mais pas sur la question de la sécurité de ses coureurs. « Mourir en pratiquant sa passion n'est plus acceptable : réagissons, réagissez », a dénoncé sur les réseaux sociaux l’ancien pro Jérôme Pineau.
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