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Armstrong a discuté avec Bassons

A l'initiative de Jaimie Fuller de Changing Cycling Now, Lance Armstrong et Christophe Bassons se sont rencontrés vendredi à Paris. Dans la spirale du dopage, l'ancien septuple vainqueur du Tour de France était face à une de ces anciennes "victimes" avec lequel il avait eu maille à partir en 1999.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Lance Armstrong (FREDERIC J. BROWN / AFP)

Au cours de cette longue conversation enregistrée dans un grand hôtel  parisien par le quotidien sportif L'Equipe et Le Monde, le Texan, banni à vie pour dopage depuis  l'année passée, a demandé pardon à Bassons, qu'il avait contribué à décourager  et pousser vers la sortie dans le Tour 1999. "Le plus important pour moi est de te dire en privé que je suis désolé", a  déclaré Armstrong qui avait parlé fermement à Bassons lors d'une descente (Sestrières). Bassons ne lui en veut pas. "Au moins m'as-tu parlé en face", lui a répondu le Français. En revanche, l'ancien coureur de Festina en veut au monde du vélo et à ses compatriotes qui l'ont écarté du peloton. "Quand j'ai arrêté le vélo, en 2001, j'étais victime de harcèlement physique. On me mettait dans le fossé. Des coureurs français critiquaient en catimini Lance Armstrong parce qu'il se dopait. Pourtant, ils ne disaient rien en public contre toi. Ils me laissaient aller au front. Mieux encore, ils m'ont fait partir."

Bassons a pardonné

Bassons souhaite d'ailleurs qu'Armstrong ne soit pas le seul à prendre pour ces années de triche. "Je ne suis pas d'accord que tu prennes pour tout le milieu, lui raconte-t-il. Je ne pense pas que tu sois responsable de tout. Il y a aussi l'UCI, les fédérations, les organisateurs. Il faut en finir avec l'hypocrisie." Armstrong ne nie plus son dopage et indique même qu' "une discussion sur le dopage peut être rendue publique." L'Américain s'estime "diabolisé", "mais les anciens dirigeants de l'UCI sont aussi diaboliques que moi." Quant au cyclisme en 2013, Armstrong ne voit pas d'amélioration. "Le cyclisme n'est malheureusement pas un meilleur sport aujourd'hui qu'il l'était il y a douze mois", avance le Texan qui aurait aimé faire d'autres choix.  "Honnêtement, je ne sais pas si je changerais de décision si ce choix se  représentait aujourd'hui. J'aurais aimé ne jamais la prendre", a-t-il reconnu. Ma vie est compliquée. Les 12 derniers mois, il a fallu que je sois prudent (...) Pour la première fois de ma vie, je dois apprendre à être patient. Et ce n'est pas ma première qualité."

En quête de rédemption

Avant Bassons, l'Américain a renoué dans les colonnes d'un journal  britannique avec son ex-masseuse Emma O'Reilly, qui avait témoigné contre lui. Armstrong, qui venait de Rome où il a posé des jalons pour rencontrer  l'ancien coureur Filippo Simeoni qu'il avait menacé en 2004, a entamé une sorte  de "tour de la rédemption", selon le journal français qui s'interroge sur le  but poursuivi: "Soulager sa conscience ? Réparer son image en lambeaux ?  Stopper l'hémorragie financière que lui coûtent ses aveux ? Retrouver le droit  de participer à des manifestations sportives ? (...) parce que ses futurs  revenus dépendent de l'image qu'il réussira à sauver et qu'il a besoin du sport  pour restaurer son image." En marge de la conversation avec Bassons, Armstrong a évoqué le résultat  positif d'un contrôle antidopage pendant le Tour 1999 (corticoïdes), couvert  par une autorisation médicale: "En fait, ce n'était pas très clair. Je ne suis  pas sûr qu'il y ait eu officiellement un test positif. Mais Hein (Verbruggen,  président de l'Union cycliste internationale à l'époque) a dit que  malheureusement, un an après Festina, on ne pouvait pas se permettre ça."

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