Armstrong : "Impossible de gagner le Tour sans dopage"
Dans les années 1999-2005, "impossible de gagner le Tour de France sans dopage. Car le Tour est une épreuve d'endurance où l'oxygène est déterminant", affirme Armstrong. Et le Texan d'expliquer : "Pour ne prendre qu'un exemple, l'EPO ne va pas aider un sprinteur à remporter un 100 m, mais elle sera déterminante pour un coureur de 10.000 m. C'est évident." Armstrong parle en connaissance de cause mais il indique ne pas avoir "inventé le dopage" qui "existe depuis l'antiquité et qui existera toujours". Selon lui, cette culture du dopage "ne finira jamais." "J'ai simplement participé à ce système. Je suis un être humain" dit-il encore. L'Américain qui "continue à faire du vélo" et à "s'entraîner", "essaiera de regarder la course (qui démarre samedi) à la télévision de temps en temps." Quelques heures après, répondant à une question d'un internaute qui lui demandait s'il parlait de la période 1999-2005 ou de tout temps, il a écrit: "99-05. J'ai été clair avec Stéphane Mandard (l'auteur de l'entretien) sur ce sujet. Aujourd'hui ? je n'en ai aucune idée. J'espère que c'est possible."
Hinault contre-attaque
Cette interview a fait sortir Bernard Hinault de ses gonds. Interrogé sur BFM TV, le "Blaireau" a voulu tordre le cou d'un cyclisme à jamais gangrené par le dopage (les premiers extraits de l'interview laissaient entendre qu'Armstrong généralisait le fait d'avoir recours au dopage pour gagner le Tour, ndlr). "Il faut arrêter de penser que tous les coureurs cyclistes sont des voyous, des drogués ! Moi, ça me désole d'entendre tout ça. Je pense que quand les gens feront exactement ce qu'ils ont à faire, c'est-à-dire de vrais contrôles dans tous les sports, on va rigoler cinq minutes...", s'est emporté le quintuple vainqueur du Tour. "Arrêtons de dire que c'est culturel, merde ! C'est pas possible ! Il y a plein d'autres jeunes coureurs qui sont passés au contrôle et qui n'ont pas été pris ! (...) La suspicion est en permanence. Pensez à autre chose, il y a du vélo, il y a plein de jeunes", a-t-il ajouté avant de mettre un brusque terme à l'entretien en duplex depuis la Corse.
Armstrong charge Jalabert
Dans son entretien, Lance Armstrong a eu quelques mots pour Laurent Jalabert, dont a retrouvé de l'EPO dans les urines prélevées lors du Tour 1998. Il l'accuse de mensonge : "Ah, 'Jaja', avec tout le respect que je lui dois, il est en train de mentir. Il aurait mieux fait d'éviter de parler de Ferrari et de Citroën, car il sait très bien que Michele était le médecin de la ONCE au milieu des années 1990." Déchu en octobre de la majeure partie de ses titres et radié à vie après que l'agence américaine de lutte contre le dopage (USADA) l'a accusé d'avoir activement participé au "programme de dopage le plus sophistiqué jamais vu dans l'histoire du sport", Armstrong n'a pas perdu son sens de l'attaque. Il ne veut plus tomber seul même s'il cherche encore la rédemption. "Je ne parviendrai jamais à réparer tout ça mais je passerai ma vie à essayer."
McQuaid lui donne tort
Dans un communiqué, Pat McQuaid, le président de l'UCI, a répondu à l'Américain: Il est très triste que Lance Armstrong ait décidé de faire ces déclarations pour le 100e anniversaire du Tour de France. Cependant, je peux lui dire catégoriquement qu'il a tort. Le point de vue d'Armstrong et ses opinions sont façonnés par son propre comportement et l'époque où il était dans le peloton. (...) la culture au sein de cyclisme a changé depuis l'ère Armstrong et il est maintenant possible de faire la course et de la gagner sans dopage. (...) "Nous n'avons pas encore éradiqué complètement le dopage, malheureusement il y a toujours des coureurs qui persistent, mais nous les attrapons et l'attitude du peloton à changé envers eux".
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