Bardet et Péraud, survivants d’une "étape de fou"
C’est bien simple : Romain Bardet n’avait "jamais vu un truc comme ça" en vélo. "C’était une étape de fou. On a dépassé les bornes, c’était épique". A 23 ans, pour son deuxième Tour de France, le jeune co-leader de la formation AG2R-La Mondiale n’a quasiment aucune expérience sur les pavés, et reconnaît s’en être sorti "pas si mal", sous l’averse qui a noyé une bonne partie du peloton entre Ypres et Arenberg ce mercredi.
Les deux mésaventures de Péraud
"Il y avait trois centimètres de boue, on était sur des œufs, explique-t-il. Je me suis demandé si je n’allais pas piquer un VTT aux cyclotouristes venus au bord de la route, pour avoir plus de stabilité". Jean-Christophe Péraud, pourtant vététiste de formation, a eu les mêmes difficultés à rester sur son vélo, et admet que le principal, c’est peut-être d’être resté intact. "Quand je vois tous les bonhommes qui sont tombés aujourd’hui, je peux me réjouir", reconnaît-il.
Pourtant, le Toulousain déplore "une journée de merde". Tout avait bien commencé, mais alors qu'il était sur le point de rejoindre le groupe de Nibali, Péraud s’est retrouvé coincé dans les voitures, qui "se sont loupées sur un rond point". Une fois rattrapé par le deuxième groupe, il a crevé. "Tout ce qu’on avait fait était réduit à néant. (Au final), j’ai quand même perdu deux minutes bêtement" (24e au général, à 3’29 du maillot jaune italien).
"Un carnage"
Plus en réussite, Romain Bardet est lui désormais aux portes du Top 10 au général (11e à 2’11 du leader). Prudent, il a préféré "rester sur (ses) deux roues au lieu de finir dans la voiture comme Froome", car "le moindre coureur qui essayait de doubler chutait" sur ce tracé qui "aurait déjà été un gros carnage par temps sec". Amplement suffisant pour soulager Vincent Lavenu, qui tire un bilan positif de ces cinq premiers jours de course.
"La première partie du Tour est passée, on ne s’en sort pas trop mal, estime le directeur sportif d'AG2R. Dommage que Jean-Christophe (Péraud) ait crevé. Je pense qu’il aurait été avec Romain (Bardet) sans souci. Samuel (Dumoulin), c’est dommage, il était devant, il est tombé. L’équipe s’est bien battue. Quand on voit les conséquences sur certains leaders, on est satisfaits de ramener tout le monde à bon port. On est maintenant prêt à batailler sur notre terrain : la montagne". L'abandon de Froome pourrait changer la donne, car si Bardet assure qu'il n'a "pas l'intention de détrôner Nibali", son manager reconnaît que cela "redéfinit les rôles et les stratégies de chacun". Sous-entendu : même les outsiders peuvent désormais prétendre à la victoire finale.
Vidéo : l'étape vu de l'intérieur avec l'équipe AG2R
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