Bernard Hinault, la Bretagne dans la peau
Comme chaque année, il est l’un de ceux que tous les amateurs de vélo veulent voir, et l’engouement s’est décuplé depuis que la Bretagne a ouvert ses bras à cette 102e édition du Tour de France. S’il est parfois difficile de le lancer sur certains sujets, Bernard Hinault qui a toujours tenu un discours assez brut, se livre un petit peu plus lorsqu’il s’agit de parler de sa terre chérie. « C’est évidemment un grand plaisir d’arriver ici avec ce grand cirque que représente le Tour de France. Cela représente quand même 4800 personnes, ce n’est pas rien, et j’apprécie de voir que ce spectacle peut être proposé dans les petits villages bretons », explique celui qui est désormais chargé des relations publiques chez ASO.
Le dernier vainqueur français du Tour de France (en 1985) s’attend à voir une foule intense sur les trois étapes bretonnes. « Depuis le départ de ce Tour depuis Utrecht, on a beaucoup de monde au bord des routes, et je crois que jusqu’à Pau (le jour de repos), on en aura autant », assure ‘le Blaireau’. Il faut dire qu’avec trois millions d’habitants, la Bretagne peut compter sur une population dense, et « ils vont être tous là ! », lance même l’ancien champion qui fêtera ses 61 ans en novembre.
"Une terre de cyclisme"
Avec son phrasé, sa gouaille, Bernard Hinault ne cache jamais sa fierté d'être Breton. « C’est une terre de cyclisme, dit-il. Il y avait une période où l’on avait énormément de courses, plus de 4000 courses par an, et autant de coureurs ! », raconte-t-il. « Dans tous les villages, il y avait une petite course, et c’est comme ça que l’on trouvait les champions, a résumé le natif d’Yffiniac. Et lorsqu’on lui demande s'il pense avoir contribué à cet engouement, Hinault se fait plus modeste : « J’ai participé un petit peu à cet essor », murmure-t-il, avec un petit sourire en coin.
Hinault qui fête cette année les 30 ans du dernier de ses cinq succès sur le Tour (1978, 1979, 1981, 1982, et 1985), aimerait bien voir un autre Breton s’illustrer. Interrogé sur les qualités de Warren Barguil, et les chances du coureur Giant de figurer dans le Top 5, Hinault s’est presque énervé, comme il en a parfois l’habitude. « Pourquoi, le Top 5 ? C’est stupide ! Je préfèrerais qu’il gagne une étape plutôt qu’il termine dans le Top 5. Et le 14 juillet, ce serait pas mal ! Ca marque encore plus… » Conscient des qualités de grimpeur du jeune de 23 ans, Hinault note que celui-ci « n’a pas assez de puissance » pour les contre-la-montres. « Surtout quand on sait le niveau d’un Froome, d’un Contador, ou d’un Nibali, les chronos représentent peut-être son point faible. Mais il peut compenser dans la montagne, et pour ça, il faut qu’il attaque de plus loin, ne pas avoir peur, quitte à tout perdre », conseille le Costarmoricain.
Un documentaire sur Bernard Hinault à découvrir en exclusivité
Ne manquez pas de regarder en exclusivité sur Francetvsport.fr, le documentaire en deux parties signé Claude Droussent et François Biétry :
- Hinault : Le Temps des victoires
- Hinault : Le Temps de la légende
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