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Bernaudeau "branche" les oreillettes

Jean-René Bernaudeau n’aime ni le bowling ni les oreillettes. Quand une partie du peloton s’est effondrée à 26 km de l’arrivée de la 6e étape du Tour de France à Metz, comme après le passage d’un chien dans un jeu de quilles, le manageur d’Europcar avait plusieurs raisons de s’énerver. Contre les deux minutes perdues par Pierre Rolland et contre les oreillettes, coupables à ses yeux de ce gros carton.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Le système d'oreillette qui permet au coureur de parler avec son directeur sportif et de l'entendre (ALEXANDRE MARCHI  / MAXPPP TEAMSHOOT)

« Le témoignage de mes coureurs tout à l’heure, c’est une grande peur. Trente coureurs par terre. Un grand tas. Quatre hommes à l’hôpital. » Le bilan donné par Bernaudeau est terrible. Il fait même froid dans le dos. Les chutes font partie de la course mais celle-là va laisser d’énormes traces sur cette 99e édition.

"Il faut laisser faire les coureurs"

« Cyril Gautier m’a expliqué. Il est un peu fâché. Tout le monde veut être près de son leader et tout le monde veut être devant. Il n’y a pas de place pour tous et ça tombe dans une descente à 65 km/h. Les bas côtés sont glissants. C’est une catastrophe, râle Bernaudeau. Il faut vraiment que les oreillettes s’arrêtent de dire : « Remontez ! Remontez ! » Il va falloir laisser faire les coureurs avec leur instinct de survie. C’est très tendu et on est à la limite. » En guerre contre cette technologie qui prive les coureurs de leur liberté de pensée et d’action, Bernaudeau s’est à chaque fois vu renvoyer l’argument de la sécurité. Selon lui, ce discours ne tient plus quand les oreillettes sont à l’origine du danger.

Schleck fait la sourde oreille

Mais comme souvent, Bernaudeau est un peu seul dans ce combat. A l’arrivée, Frank Schleck n’a pas accablé les oreillettes pour la perte de ses deux minutes et certainement du Tour de France. Au contraire, il pense toujours que ça améliore la sécurité des coureurs qui sont avertis en temps réel des dangers du parcours. Et dans le final, ça ne change rien. « Avec ou sans oreillettes, les coureurs savent qu’il faut être devant lors des trente derniers kilomètres, assène-t-il. C’est le métier. »

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