Bilan de la 2e étape: Nibali, Quintana, Péraud et Pinot, les perdants du jour
Le vainqueur
Premier sprint des trois semaines, et première victoire pour l'Allemand André Greipel (Lotto) qui, pour quelques centimètres, a glâné sa 7e étape sur les routes du Tour de France, pour sa 5e participation. C'est son 9e succès en 2015, son deuxième sur un grand tour cette année après la 6e étape sur le Giro. L'Allemand a devancé Peter Sagan (Tinkoff), qui a sans doute payé sa chute dans les derniers kilomètres, et Fabian Cancellara (Trek), venu récolter les bonifications pour le classement général au nez et à la barbe de Mark Cavendish (Etixx), qui avait lancé le sprint de très loin.
Le lauréat
Fabian Cancellarra n'a plus ses jambes de 20 ans. Le Suisse, troisième du classement général ce matin, savait qu'il pouvait endosser le maillot jaune pour la sixième fois de sa carrière sur le Tour de France (2004, 2007, 2009, 2010, 2012, 2015). A 34 ans, il a une bonne science de la course et fait encore partie des costauds lorsqu'il s'agit d'aller vite sur une longue distance. Le coureur de Trek a donc suivi les sprinteurs pour venir se mêler à la lutte et lancer son vélo sur la ligne, pour sauter Cavendish et récolter les 4" de bonifications supplémentaires offertes au 3e de l'étape. Demain, avant d'atteindre le mur de Huy bien éloigné de ses qualités, il portera le maillot jaune.
Les gagnants
Alberto Contador et Chris Froome ne voulaient pas revivre l'enfer de début de Tour de l'an dernier. Les deux candidats à la victoire finale avaient fait une croix sur l'édition 2014 et sur leurs ambitions en chutant, le Britannique sur les pavés (5e étape), l'Espagnole entre Mulhouse et la Planche des Belles Filles (10e étape). Dans des conditions difficiles lors de cette 2e étape, avec un vent de côté et de la pluie, les deux leaders de la Saxo et de la Sky ont rouél devant, et bien leur en a pris. Au moment des bordures, ils étaient bien placés, et n'ont pas été piégés. Et Contador a fait rouler ses troupes pour creuser l'écart avec ses rivaux, pour un résultat qui le comble de joie. Ceux qui les accompagnaient ont bénéficié du boulot pour prendre le large sur les "perdants" du jour, renvoyés à 1'28 sur la ligne d'arrivée.
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Les perdants
Nairo Quintana (Movistar), Alejandro Valverde (Movistar), Jean-Christophe Peraud (AG2R), Pierre Rolland (Europcar) ont été les premiers piégés du jour. La formation Movistar a eu beau s'employer sur près de 62km, ils n'ont jamais pu recoller à la tête du peloton. Dans leur malheur, ils ont juste pu reprendre les seconds lâchés, autour de Vincenzo Nibali (Astana), Thibaut Pinot (FDJ.fr), Rohan Dennis (BMC).
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Le vainqueur de l'édition 2014 a non seulement été pris dans cette bordure, mais en plus, il a été victime d'une crevaison dans les derniers kilomètres. Une mauvaise journée pour le Transalpin, qui faisait partie d'un groupe de 64 coureurs. "On a joué de malchance", a déclaré le vainqueur du Tour 2014 à l'arrivée. "J'ai été retardé par la chute d'Adam Hansen. Je suis resté à un cheveu du groupe (de tête) mais nous nous sommes désunis et nous n'avons pas pu combler immédiatement l'écart. Nous avons chassé longtemps. Que pouvions-nous faire d'autre ? C'est le cyclisme. Il faut accepter les mauvais jours. Le Tour est encore long." Le leader de l'équipe Astana compte ce soir, 2'09" de retard sur Cancellara et se trouve en 33e place du classement général. Par rapport à Froome, il a un déficit de 1'21", et 1'09" sur Contador. Finalement, le podium 2014 était encore uni, mais dans la défaite aujourd'hui. Pinot compte 2'07" de retard sur le maillot jaune au général, Péraud 2'25. Nairo Quintana possède, pour sa part, 2'27 de retard sur le maillot jaune. "Sans notre collaboration avec Astana, le déficit aurait été bien plus important, soulignait le Colombien à l'arrivée. Et Romain Bardet (AG2R) était également dans ce groupe, victime d'une chute. "Je me suis relevé assez vite mais deux pelotons sont passés. J'ai couru après, j'ai été en chasse tout le reste de la journée. J'avais l'impression qu'on roulait assez fort avec les Astana, les FDJ. Mais, devant, ils nous prenaient du temps. Encore un peu de malchance... Dès qu'il y a deux gouttes de pluie et du vent, ça déchaîne tout le monde."
Les ambitions perdues
Si certains ont perdu 1'28 sur la ligne d'arrivée, ils n'étaient alors que 89 à avoir fini l'étape. D'autres ont donc perdu beaucoup plus. C'est le cas de Pierre Rolland (Europcar), relégué dans un troisième groupe à 5'04 du vainqueur. Certains le plaçaient parmi les possibles outsiders en cas de nouvelle édition favorable aux Français. Il avait déjà concédé 1'46 sur le chrono de samedi. Le voilà désormais rejeté à 6'50 du maillot jaune. Les ambitions pour le classement général semblent bien loin. Dans ce groupe, s'ils n'avaient pas de grandes ambitions au général, ils ont aussi perdu beaucoup de temps: Sylvain Chavanel (IAM), Ivan Basso (Tinkoff), Nacer Bouhanni (Cofidis) qui a encore chûté alors qu'il était dans le premier groupe, Lars Boom (Astana), Edvald Boasson Hagen (MTN). Thomas Voeckler (Europcar), Brice Feillu (Bretagne-Séché) ou Stijn Devolder (Trek) ont fini encore plus loin, à 11'06.
Les distinctions
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A l'issue de cette deuxième étape, les maillots distinctifs ont forcément changé d'épaules. Le jeune est, ce soir, tenu par Fabian Cancellara (Trek). Le maillot vert passe sur les épaules du vainqueur d'étape du jour, André Greipel (Lotto). Enfin, le Néerlandais Tom Dumoulin (Giant), qui pouvait ambitionner de prendre le jaune comme Cancellara puisqu'il n'avait que 8" de retard sur Dennis (BMC) ce matin, s'empare du maillot blanc de meilleur jeune. Une récompense avant de quitter son pays pour celui qui visait la victoire d'étape et le maillot jaune à l'issue du contre-la-montre, hier.
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