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Bjarne Riis, le retour du paria ?

Selon L’Équipe, Bjarne Riis pourrait faire son retour dans l’encadrement d’une équipe World Tour. L’ancien coureur mais aussi manager chez CSC ou encore Saxo Bank pourrait racheter l’équipe Katusha. Un retour qui interroge tant le nom du Danois est intimement lié au dopage.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
  (DE WAELE TIM / TDWSPORT SARL)

"Monsieur 60%" n’a jamais été si proche d’un retour dans le peloton World Tour. Bjarne Riis, que l’on a affublé de ce surnom équivoque en rapport avec son hématocrite (le volume occupé par les globules rouges dans le sang) très élevé - dans les années 90, la limite autorisée était de 50% - serait sur les rangs pour racheter la formation Katusha si l’on en croit les informations de L’Équipe. Une nouvelle qui ne va pas plaire à tout le monde.

Le cyclisme s’est souvent demandé si des anciens coureurs suspendus pour dopage ou passés aux aveux (c’est le cas de Riis) avaient leur place dans l’encadrement d’une équipe. Riis a un passé très sulfureux. Vainqueur du Tour de France 1996, le Danois avait reconnu onze ans plus tard qu’il s’était dopé à l’EPO pendant sa carrière sportive. Son nom avait été rayé du palmarès en juin 2007 avant d’être réintégré un an plus tard. En tant que coureur, Riis sentait la poudre. En tant que manager, il a poursuivi avec ces méthodes.

Riis avait "au moins connaissance du dopage dans l'équipe CSC"

En 2006, cinq ans après les débuts de la CSC dans le peloton, Riis avait érigé son équipe en chantre de la lutte antidopage. Une annonce qui n’avait pas résisté à l’épreuve du temps. Plusieurs coureurs, dont Jörg Jaksche, Christian Vande Velde, David Zabriskie ou encore Tyler Hamilton, ont reconnu s’être dopé quand ils évoluaient dans l’équipe danoise.

En juin 2015, un rapport de l'Agence danoise antidopage (ADD) concluait que "malheureusement, l'enquête a révélé que le dopage dans l'équipe CSC n'était pas de la responsabilité individuelle des coureurs." En tant que manager, Riis avait "au moins connaissance du dopage dans l'équipe, mais il n'est pas intervenu". Les faits étant prescrits, le Danois n’avait pas été inquiété pénalement.

Cette même année, Saxo Bank se retire de l’équipe et laisse Oleg Tinkov, le milliardaire russe qui a racheté la formation à Riis, seul maître à bord. Trois ans plus tard, Bjarne Riis pourrait redevenir le patron d’une structure. En rachetant Katusha donc ou en profitant de la volonté de Patrick Lefevere de revendre une partie de ses parts de la Deceuninck-Quick Step, l’équipe de Julian Alaphilippe. Interrogé par la chaîne TV2 au Danemark, Riis a démenti ces rumeurs : "Il n'y a aucun intérêt à parler de ces rumeurs, a-t-il réagi. Cette histoire avec la Katusha est complètement nouvelle pour moi."

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