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BMC ne prononce plus « maillot jaune »

Voir Cadel Evans en jaune au sommet du Galibier, une des plus grandes probabilités de la journée. Chez BMC, on évite soigneusement d’en parler. Peut-être pour conjurer le mauvais sort.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
 

L’an dernier, Cadel Evans garde un mauvais souvenir de sa prise du maillot jaune. Dans la même journée, l’Australien avait connu une chute rédhibitoire pour la suite de la compétition. Cette année, l’idéal serait presque de le prendre lors du contre-la-montre de Grenoble. « On n’a jamais parlé du maillot au briefing, jure le patron de l’équipe John Lelangue. On a parlé de la tactique qu’on veut faire. On ne se met pas la pression par rapport au maillot. Nous, on veut faire la meilleure course. Forcément, on sait qu’à un moment, ça passera peut-être par le maillot jaune. » Reste qu’Evans est le mieux placé pour prendre la succession de Voeckler si celui connaît une défaillance dans les Alpes. « Ce n’est pas qu’on ne veut pas prendre la course à notre compte mais avec Agnel, Izoard et Galibier par le versant Lautaret, tout peut se passer, assure Lelangue. On a un Contador à deux minutes derrière Cadel, même un Basso qui a perdu du temps, les frères Schleck et Sanchez peuvent être en jaune ce soir. On peut avoir des grosses surprises. J’espère que ce sera en faveur de Cadel mais la marge est faible, ce n’est pas comme si on partait avec quatre minutes d’avance de Pinerolo. »

En cas de maillot jaune, BMC ne tremblera pas. L’équipe est au complet avec ses neufs coureurs et tous les choix stratégiques ont été bons jusqu’ici. « Même si certains nous ont reproché de trop rouler. On est content de l’avoir fait en début de Tour pour éviter les chutes et dans le final de St-Flour pour diminuer l’écart avec Voeckler sinon la situation aurait été totalement différente. Finalement, on n’a pas fait d’erreur. » De plus, l’étape de l’Alpe d’Huez sera plutôt facile à contrôler avec ses 109 kilomètres. « C’est un grand sprint en montagne avec pas beaucoup de vallée pour faire la course donc si on prend le maillot ce soir, on sera très content et on ne va pas le refuser, ajoute Lelangue. Mais il restera toujours l’Alpe d’Huez, le contre-la-montre la veille de l’arrivée. » Là non, pas de problème pour BMC, bien au contraire. « On l’a reconnu, on l’a couru avec le Dauphiné Libéré, on sait qu’il nous convient même s’il faudra voir les conditions météo. » Finalement, il ne manque plus que le maillot jaune sur les épaules de l’Australien. Mais chut, ce sont deux mots qu’on ne prononce pas devant Cadel Evans.

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