BMC, peut-être un autre jour
Le Grand Colombier venait d’être franchi. Vigilant, Wiggins s’était calé dans la roue de Cadel Evans, craignant une attaque de ce dernier. Le danger n’est pas venu de l’Australien mais de Vincenzo Nibali. Parti comme une balle avec Peter Sagan comme relai, l’Italien a animé le groupe du maillot jaune. Dans sa roue ? Personne. Cadel Evans a réfléchi. Il réfléchit encore… « Ce n’était pas favorable pour attaquer avec RadioShack et Sky qui roulaient très vite, explique le manager John Lelangue. On a vu Nibali qui a pris 50 secondes mais c’était une lutte quasiment perdue d’avance. Ça ne servait à rien de se mettre là. D’ailleurs Cadel a voulu prendre la roue de Nibali à ce moment-là mais même à deux face à un peloton qui allait rouler avec 6-7 coureurs, c’était peine perdue. »
Circonstances défavorables
En juin dernier sur le Dauphiné, les BMC avaient pourtant fait le coup dans la descente du Grand Colombier face aux Sky. Cette fois, il manquait des éléments pour créer une brèche. « On avait pris l’offensive sur les descentes, se souvient Lelangue. Tout dépend des circonstances de course. On a notre plan et on verra si tous les éléments se mettent ensemble pour mettre le plan en action. » Il faudra donc attendre un autre jour pour voir les BMC déclencher une attaque. Cela ressemble toutefois à un aveu de faiblesse car les équipiers d’Evans ont encore fait défaut pour durcir la course. Hormis en créant une bordure avec les « flahutes » en allant au Cap d’Agde, on voit mal les BMC chatouiller les Sky. Il en faudra plus. Beaucoup plus…
Lelangue est réaliste...
Naviguer à 1’53’’ de Bradley Wiggins ne pose aucun problème à l’équipe américaine. Paris est encore loin nous entonne-t-on en boucle. Un refrain qui risque d’être rayé très vite si le tenant du titre ne change pas de disque. John Lelangue ferait un bon producteur car il continue d’adopter la positive attitude. « On est à 1’53’’ et il reste deux semaines de Tour. Il y a encore pas mal d’opportunités. On est rentré dans la montagne seulement aujourd’hui. Le Tour est loin d’être fini. On a neuf coureurs, ça fait huit équipiers autour de Cadel. Notre leader est en bonne forme. Il roule bien. Ce n’est pas une question de positiver mais d’être réaliste. On arrive au moment de la course où Cadel devient meilleur. »
"On sait d'où on vient"
Meilleur ne veut pas dire supérieur à Wiggins et Froome. Cet écart, Evans risque de le traîner comme un boulet jusqu’à Beauval. Si c’est le cas, les BMC savent que le Tour sera perdu. « C’est un léger handicap à une semaine et demie de Paris. Si on a le même retard à la sortie des Pyrénées, là ce sera un gros handicap. » L’an dernier, Evans avait été en retard jusqu’au contre-la-montre de Grenoble. L’équipe s’accroche à ça pour y croire. « On a tous le moral car on sait d’où on vient, reprend Lelangue. On a été dans des situations comme ça par le passé. L’an dernier on a pris le maillot le dernier jour. Et on n’a pas à contrôler la course. » Pas de souci, les Sky s’en chargent très bien.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.