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Boonen : "C'était un peu fou !"

Parti seul à plus de cinquante kilomètres de l'arrivée, Tom Boonen s'est imposé haut la main au vélodrome de Roubaix. L'Anversois décroche son quatrième pavé de la plus belle des façons. "C'était la bonne journée pour prendre un risque", a-t-il confié.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
Le quadruple vainqueur du Paris-Roubaix, Tom Boonen

Ce n’étais pas un peu fou de partir si loin ?
TOM BOONEN : "C’était un peu fou oui mais c’était un jour parfait. Je ne suis pas habitué à ce genre d’attaque d’aussi loin. C’était la bonne journée pour prendre un risque. Rien n’était planifié. Quand j’ai suivi Niki (Terpstra) et qu’il a lâché prise, je me suis dis pourquoi ne pas gagner Paris-Roubaix de cette façon. Avec trente secondes d’avance, je n’y croyais pas mais je me suis dit que derrière c'était dur aussi pour eux. J'avais peur qu'un Ballan ou Pozzato revienne au carrefour de l'Arbre. Mais quand j'ai eu une minute d'avance, j'étais presque certain que je pouvais le faire jusqu'à Roubaix. Au début, je ne pensais pas à gagner la course ou au record, je me battais pavé par pavé, kilomètre par kilomètre ; si tu commences à réfléchir aux 50 kilomètres qui restent, ça rend les choses encore plus dures."

A quoi on pense pendant 50 km ?
T.B. : "Je ne pensais pas à gagner cette course ou à faire un record. Je pensais juste à me battre. Contre moi-même. Secteur par secteur. Kilomètre par kilomètre. Si on regarde les écarts et qu’on pense aux cinquante kilomètres qu’il nous reste à parcourir, ça peut fait peur. Donc j’ai couru pour gagner des secondes et aller jusqu’au bout. Pendant les derniers kilomètres, je pensais à ma petite amie, je pense qu'elle est presque morte toute seule à la maison aujourd'hui. Elle est en plein déménagement. Cette victoire, elle est pour elle. Mais je ne vais pas la demander en mariage (ndlr: comme l'avais fait le vainqueur 2011, son compatriote Johan Van Summeren, dès sa descente du podium), ce n'est pas mon style !"

Vous auriez pu gagner comme cela lors de vos premières victoires ?
T.B. : "C’est une des meilleures journées de sa carrière. Avant, sur des courses comme cela, je roulais devant avec tous les autres et j’attendais les éliminations des autres. Je misais tout sur mon sprint. Aujourd’hui, je n’ai pas eu besoin de l’utiliser. Avec l’âge, j’ai appris à canaliser mon énergie. Mais ce n’est pas si différent que de gagner au sprint. J’aime ça aussi. Une victoire c’est une victoire. De cette façon c’est spécial, incroyable. Et c’est la quatrième fois ici."

Pourquoi cette arrivée à Roubaix est particulière ?
T.B. : "Roubaix est la seule course comme ça où on arrive sur un Vélodrome et qu’on peut y faire deux tours devant le public pendant 1 km. Il n'y a qu'une course comme ça dans le monde, changer cette ligne d'arrivée ce serait complètement stupide, Paris -Roubaix pour moi c'est autant le vélodrome que les pavés."

Quelle saison de rêve pour vous avec toutes ces victoires
T.B. : "Je n’ai jamais pensé pas à tous ces records. Il fallait que je travaille pour être revenir à mon niveau et être au mieux sur les classiques. J’y suis allé étape par étape. C’est vrai que j’ai vécu trois semaines extraordinaires (ndlr : Boonen a gagné le GP E3, Gand-Wevelgem, le Tour des Flandres et Paris-Roubaix). En plus je réalise le doublé Ronde – Roubaix une 2e fois. Je suis le seul au monde à l’avoir fait. C’est fabuleux mais ma carrière par terminée."

Jamais vous n’avez eu de problème de motivation ?
T.B. : "J’aime le cyclisme. Jamais je n’ai eu de problème pour trouver la motivation et monter sur un vélo. C’est ma onzième saison professionnelle et j’ai connu des hauts et des bas. J’adore ces courses mythiques. C'est une des courses les plus dures du monde, et il faut savoir souffrir avant pour la gagner. Quand je commencerai à me sentir fatigué et à avoir du mal à m'entraîner, alors il sera temps pour moi d'arrêter."

Votre prochain objectif, l’Amstel ?
T.B. : "Je ne connais pas cette course. J’ai gagné des courses sur les mêmes côtes mais je n’y ai jamais participé. Le peloton très différent là-bas. Dans le cyclisme moderne, il y a de plus en plus des spécialistes de certaines courses. Ça risque d’être difficile mais on verra."

Les quatre doigts en l’air à l’arrivée, c’était pour Roger de Vlaeminck ?
T.B. : "Non, j’ai pensé à ma copine qui est en train de déménager, pas à Roger."

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