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Buffaz : "Le Tour est un aboutissement"

Professionnel depuis 2003, Mickaël Buffaz découvre le Tour de France à 32 ans. Une grande première pour le coureur Cofidis qui cherche à sortir de l'anonymat du peloton. Il lui reste quatre jours pour y arriver.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Q : Comment se passe votre premier Tour de France à 32 ans ?
R : "C’est mon premier Tour de France mais c’est mon sixième grand Tour (3 Giro et 2 Vuelta dont trois terminés). Vivre un grand Tour, je connais, notamment la difficulté d’une troisième semaine où les jambes et le physique n’y sont plus. Ce n’est plus qu’au moral, au mental et au courage qu’on avance tous les jours. La seule différence, c’est l’engouement du public qui est beaucoup plus important sur le Tour que sur les autres. Il y a aussi plus de médias qu’il faut gérer et qui prennent plus de temps."

Q : Faire le Tour est un aboutissement ?
R : "Tout à fait. Dans la vie d’un coureur cycliste professionnel français, c’est un passage obligé. Quand on pose des questions à notre entourage sur notre métier. Si on n’a pas fait le Tour, on n’est pas professionnel. Je l’ai entendu souvent. C’était important pour ma famille, ma femme et mes enfants. Pour les personnes en dehors du milieu cycliste, c’est un manque."

Q : Vous vous attendiez à un Tour si difficile ?
R : "En terme d’intempéries non. En plus, je suis venu sur ce Tour car j’aime vraiment la canicule. Personne n’apprécie les temps extrêmes mais je passe beaucoup mieux sous la chaleur que sous un froid extrême. Là où certains faiblissent sous la canicule, moi je maintiens mon niveau. Et maintenir son potentiel, c’est déjà énorme. Je n’ai pas eu de chance sur ce Tour avec toute cette pluie, ces intempéries, ce froid. C’est la vie."

Q : Où en êtes-vous de votre objectif de départ ?
R : "Je m’étais fixé d’être au moins dans une échappée sur les étapes de transition, de plaine ou de moyenne montagne. J’avoue que ça ne s’est pas produit encore et qu’on arrive pas sur mon terrain mais je ne désespère pas. En revanche, il fallait que je sois au niveau pour aider l’équipe et cet objectif est atteint. J’ai rempli deux objectifs mais pour le premier ça va être dur."

Q : Vous avez un site internet où vous racontez votre aventure. C'est important de communiquer ?
R : "Je communique avec le journal Le Progrès de ma région. C’est ce journaliste qui envoie des infos à la personne qui s’occupe de mon site. J’ai fait tout pour que ça me prenne le moins de temps possible. C’est une façon de ne pas avoir des coups de fil sans arrêt le soir. Je remercie mes amis qui s’en occupent car ça me laisse du temps de récupération. Il y a suffisamment de journalistes sur le Tour qui nous prennent du temps et c’est important pour notre carrière aussi. Il faut du temps pour ça donc il y en a un peu moins pour la famille qui prend des nouvelles avec mon blog. C’est indispensable et salvateur car si on ne donne pas d’info quand on n’est pas un champion qui fait le Une de L’Equipe tous les jours, la famille va prendre le téléphone pour m’appeler. Et là, sur une dernière semaine de Tour, j’ai tout juste la force de parler à ma femme."

Q : Comment voyez-vous  la course des cadors de l’intérieur ?
R : "Avec ces intempéries et ces chutes, j’ai vraiment du mal à donner un avis. Ces conditions rendent la récupération vraiment difficile et ça va beaucoup de se jouer là-dessus. C’est beaucoup plus facile de récupérer de 40° à l’ombre que de 9° avec la pluie au niveau musculaire. Sur ce Tour, tout peut arriver en une fraction de seconde. J’ai vu un Contador très fort et un Evans très malin. Je pense que tout se jouera sur le chrono de Grenoble. Tout s’est nivelé dans le groupe des favoris que je les vois mal se distancer dans les cols. Il n’y aura pas de gros écarts. On est déjà à bloc dans les montées donc on ne peut pas maintenir une attaque longtemps. Ils sont tous au millimètre et d’une valeur sensiblement égale. Ça va être vraiment beau à voir mais il ne faut pas s’attendre à des mouvements comme dans les années 50. Maintenant, tout le monde s’entraîne pareil et arrive avec la même préparation. La différence se fera sur un effort individuel."

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