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Ca ne tourne pas rond dans le peloton !

Alors que la plupart des coureurs du peloton roulent avec les traditionnels plateaux ronds, une poignée de vélos sont équipés avec des plateaux de forme ovale, dite elliptique. Une technologie récente qui en a convaincu certains mais qui en laissent d’autres dubitatifs. Petit tour d’horizon.
Article rédigé par franceinfo
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Au premier abord, on ne remarque rien. Mais a y regarder de plus près, on s’aperçoit que quelque chose cloche … Devant le car de la formation Sky, les vélos sont alignés dans l’attente du départ. Et en se baissant un peu, la différence est nette, par exemple, entre le vélo d’Edvald Boasson Hagen et celui de Juan Antonio Flecha. Le plateau de l’Espagnol a en effet une forme ovale alors que celui du Norvégien est traditionnellement rond. Bien loin de ce qu’on peut voir sur la plupart des vélos du peloton. « Chez Sky, environ la moitié des coureurs ont choisi de s’équiper avec des plateau elliptiques, explique un mécanicien de l’équipe anglaise. C’est une technologie plutôt réservée aux coureurs de grandes tailles, comme Geraint Thomas ou Juan Antonio Flecha ».

« Le but est d’améliorer le rendement énergétique, explique Vincent Villerius, entraîneur de l’équipe Cofidis. La plupart du temps, ce sont des rouleurs qui utilisent les plateaux ovales. Le but est de mieux tourner les jambes. » Il estime toutefois que cette technique n’a pas encore fait ses preuves : « Une seule étude scientifique sur les quatre réalisées montre un effet sur la performance. (…) C’est comme le scotch sur le nez, si les coureurs se sentent mieux avec tant mieux. Mais concrètement, ça n’apporte pas grand-chose. » Chez Garmin-Cervélo, où les plateaux ovales ont été testés pendant trois mois en début de saison, la plupart des coureurs se sont également montrés perplexes. « Sur l’ensemble de l’équipe, seul David Millar continue de rouler avec », confie Jonathan Vaughters, directeur sportif de l’équipe américaine.

Si beaucoup de coureurs sont dubitatifs, Jérôme Coppel, très enthousiaste, a lancé le mouvement parmi la formation Saur-Sojasun. Comme l’explique Fabrice Jeandesboz : « Jérôme était le seul à en avoir la saison passé. Cette année, Saur-Sojasun a signé un contrat avec Rotors donc on a tous essayer le plateau ovale pendant trois semaine. » Et de préciser : « J’ai senti une différence dans le coup de pédale et constaté une meilleure récupération musculaire. J’ai fait de la piste avant et quand j’ai utilisé le plateau ovale pour la première fois, j’ai eu l’impression de remonter sur un vélo de piste. Ca diminue le point mort et, du coup, on se sent plus entraîné. »

Fabrice Jeandesboz rappelle également que « Sastre avait gagné le Tour en 2008 avec un plateau ovale ». « Je pense que c’est plus qu’un effet de mode. En ce qui me concerne, depuis que je roule avec ça, je ne suis plus remonté sur un vélo avec un plateau rond. » C’est ce qui s’appelle être convaincu ! « Ca demande de l’adaptation donc ce doit être un choix personnel et pas quelque chose d’imposé », estime pour sa part Stéphane Heulot, manager de Saur-Sojasun. Un point de vue que partage parfaitement Jonathan Vaughters de Garmin Cervélo : « Ce n’est pas quand on a 100.000 km dans les jambes qu’il faut passer à cette technologie. C’est quelque chose auquel il est préférable de s’habituer quand on est jeune. » Millar et Flecha ont pourtant attendu d’avoir 34 ans pour se mettre au plateau elliptique. Preuve peut-être qu’il n’y a pas d’âge pour prendre de nouvelles habitudes.

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