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Ça s'est passé un 14 juillet : les Français qui brillent sur le Tour de France

Le 14 juillet est souvent synonyme de Tour de France. Et en ce jour de fête nationale, les coureurs français ont souvent triomphé. De Bernard Thévenet à Warren Barguil en passant par Laurent Jalabert, ils sont 18 Tricolores à avoir remporté l'étape ce jour d'été depuis l'après-guerre. Retour sur ces plus belles victoires.
Article rédigé par Antoine Limoge
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
  (PATRICK KOVARIK / AFP)

67 étapes du Tour de France se sont disputées un 14 juillet depuis l'après-guerre. En ce jour de fête nationale, les coureurs tricolores se sont imposés à 18 reprises soit un peu moins de 27% de victoires. Un chiffre plus haut encore avant la deuxième guerre mondiale puisque la Grande Boucle était alors disputée en grande majorité par des cyclistes français. Emile Idée fut le premier vainqueur en ce jour de fête nationale post-1945 en triomphant à Nîmes, en 1949. Sa seule victoire sur un Grand Tour a ouvert la voie à nos champions tricolores. Retour sur les principales succès bleu-blanc-rouge du 14 juillet.

  • Le plus victorieux 

Jacques Anquetil a levé les bras à deux reprises un 14 juillet et est le premier coureur français à avoir réalisé telle performance, imité uniquement par la suite par Laurent Jalabert. Le quintuple vainqueur du Tour de France a tout d'abord triomphé une première fois lors du contre-la-montre entre Bergerac et Périgueux en 1961 lors de son deuxième sacre au général. Maître Jacques surclasse ses adversaires, et hormis lors de la première étape où André Garrigade s'était imposé, Anquetil s'en était emparé dès le deuxième jour pour ne plus le quitter. La seconde fois, en 1964, il fait à nouveau la différence dans l’effort solitaire. Mais cette année-là, le 14 juillet est le dernier jour du Tour. Après une première demi-étape le matin, Anquetil s’impose sur le chrono de l’après-midi entre Versailles et Paris et s’offre ainsi son cinquième et dernier maillot jaune. "Monsieur Chrono" porte bien son nom.

  • Le plus précoce 

Il y a des coureurs plus prompts à éclore tôt que d'autres, et c'est le cas de Bernard Thévenet. Pour sa première Grande Boucle à l'âge de 22 printemps, "Nanard" n'a pas de temps à perdre et va tout de suite montrer ses énormes capacités. Lors de la 18e étape entre Saint Gaudens et la Mongie, le Tricolore s'échappe dans le Tourmalet et ne sera jamais repris par ses poursuivants. Dans un Tour 1970 ultra dominé par Eddy Merckx, Thévenet tire son épingle du jeu et triomphe pour la fête nationale pour son baptême dans le monde pro. Un exploit !

  • La plus animée 

Les Tricolores voulaient se montrer ce 14 juillet 1989 lors de la 13e étape entre Montpellier et Marseille. Laurent Fignon et Charly Mottet lancent les hostilités de bonne heure s'échappent dés le début de la course. Cette attaque oblige les favoris Delgado et LeMond à une poursuite qui fonctionnera. Les deux échappés sont repris mais les Français tiennent à s'imposer en ce jour si particulier. C’est finalement Vincent Barteau, coéquipier de Fignon, qui s’impose en solitaire dans la cité phocéenne.

  • La plus symbolique 

Le Tarnais Laurent Jalabert est quasiment à domicile lors de la 12e étape de la Grande Boucle 1995. Avec une arrivée à Mende un 14 juillet, "Jaja" sait qu'il faut faire quelque chose. Il s'échappe à 200 kms de l'arrivée avec cinq autres coureurs, dont son coéquipier Melchor Mauri, 8e du classement. Avec l'aide de Mauri, Jalabert préserve une avance de plus de cinq minutes sur ses adversaires et remporte l'étape en solitaire au sommet de la côte de Croix-Neuve (3 km à 10 %). En 2005, la ville de Mende renomme même cette côte la « montée Laurent Jalabert », un signe. Le Panda aime bien la fête nationale puisqu'il triomphera une nouvelle fois en 2001 dans une étape de transition entre Strasbourg et Colmar, où Jalabert la jouera baroudeur pour démontrer tout son talent. 

  • La plus récente 

Elle était attendue celle-ci ! Douze ans après David Moncoutié à Digne-les-Bains, un Français remporte enfin une étape du Tour de France le jour de la fête nationale. Battu d'un souffle quelques jours plus tôt à Chambéry, à la photo-finish par Rigoberto Uran, Warren Barguil s'impose le 14 juillet 2017 au terme de l'étape la plus courte du Tour, reliant Saint-Girons à Foix (101 km). Le maillot à pois prend le meilleur, au sprint, sur des poids lourds du peloton tels que Quintana, Contador et Landa, qui formaient la prestigieuse échappée du jour. Une sacrée performance ! 

De nombreux Français ont donc brillé le 14 juillet sur les routes du Tour. On aurait pu citer aussi Richard Virenque victorieux en solitaire à Saint-Flour en 2004 en s'emparant du maillot à pois. Laurent Brochard de la Team Festina qui s'illustre en 1997 en battant son coéquipier  Virenque, l’Allemand Jan Ulrich et l’Italien Marco Pantani, rien que ça. Les Français aiment cette date sans avoir jamais su en faire une chasse gardée. La preuve en est, la longue disette entre les victoires de David Moncoutié (2005) et Warren Barguil (2017). Cette édition 2020 ne verra en tout cas pas un Tricolore s'imposer pour notre fête nationale. On rappelle que la Grande Boucle prendra le départ normalement de Nice le 29 août prochain, Covid-19 oblige. 

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