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Cavendish cabossé mais pas cassé

Ce devait être la fête de Mark Cavendish. La première étape du Tour de France était taillée pour lui jusqu'au final dans Harrogate, la ville où a longtemps vécu sa mère. Le final de la première étape restera comme une blessure pour le sprinteur de l'équipe Omega Pharma Quick Step, victime d'une chute spectaculaire dans le sprint. Le Britannique s'en sort sans fracture mais sa fierté en a pris un bon coup.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Petit, Mark Cavendish a souvent arpenté Parliament Street, l'un des rues principales d'Harrogate. A pied ou à bicyclette. Samedi, il a fait les deux au terme du terrible sprint massif de la première étape du Tour 2014. Le Cav avait tout pour être le héros de la journée. Très active pendant et après l'échappée de Voigt, son équipe avait bien travaillé pour le placer en tête du peloton à 300 mètres de la ligne. Une fusée à sept étages dont il était le dernier représentant, le joyau. Sous les yeux du Premier ministre David Cameron et de plusieurs membres de la  famille royale, venus pour ce jour de fête en Angleterre, le sprinteur n'avait plus qu'à tailler la route.

Le retour du Bad Boy

Cavendish s'est battu tout seul en faisant ressortir ses vieux démons. Arrogant à ses heures, le Britannique s'est souvent distingué avec ses contacts rugueux au sein du peloton. Casse-cou, il évolue dans les sprints comme un chien dans un jeu de quille. L'an passé, il avait écarté du coude Tom Veelers dans le sprint massif de St-Malo. Fidèle à sa sulfureuse réputation de bad boy, il en a remis une couche. Sentant la présence de Simon Gerrans à sa gauche, il est allé au contact avec le casque et l'épaule. Les deux hommes se sont déportés sur Bryan Coquard mais quand le coureur d'Europcar s'est écarté, le duo s'est écroulé avec fracas. Cavendish rêvait d'embrasser le maillot jaune, la seule tunique qu'il n'a jamais porté. Il a fini le nez dans le bitume. Malgré son expérience, la nervosité a pris le dessus. Une habitude en début de Tour où les enjeux et la pression sont démultipliés.

Pas de fracture

Mis à terre, Simon Gerrans s'attendait à ce genre de scénario. "C'était une journée nerveuse, personne ne voulait perdre de temps. En  plus, avec cette foule incroyable sur la route, ça a rendu tout le monde encore  plus nerveux, mais c'est souvent le cas dans la première étape du Tour de France", a soupiré l'Australien. Au sol, la main sur l'épaule droite, le Britannique a mis du temps à reprendre ses esprits. La clavicule était encore là mais dans quel état ? Après avoir franchi la ligne à pied en 192e position, plus de trois minutes et demie après Marcel Kittel, il a filé passer des radios de contrôle. Fort heureusement, elles n'ont aucune fracture. Finalement, seule sa fierté a été cabossée. Cavendish devrait s'en remettre. S'il a raté l'occasion d'enfiler le maillot jaune, il peut toujours aller chercher Bernard Hinault et ses 28 victoires sur le Tour. Cavendish en est à 25.

VIDEO : La chute de Cavendish

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