Cavendish, la victoire annoncée
La plus longue étape du Tour. 227.5km. Un tracé sans difficulté. Plat. A la veille de la première journée en montagne. Tous les éléments étaient réunis pour permettre une arrivée au sprint à Gueugnon. D'autant que la victoire de Mark Cavendish (HTC-Columbia) la veille avait redonné de la confiance et de l'appétit au Britannique comme à ses équipiers. Partis dès les premiers kilomètres, Sebastian Lang (Omega), Mathieu Perget (Caisse d'Epargne) et Alan Perez Moreno (Euskaltel), qui avaient vu leur avance atteindre les 8 minutes, ont donc logiquement et sans surprise été repris, d'abord par Dimitri Champion (AG2R) puis par Anthony Charteau (Bbox) à une vingtaine de kilomètres de l'arrivée de cette 6e étape. Et enfin par le peloton qui a avalé tout le monde.
Avec seulement quatorze points séparant Alessandro Petacchi (Lampre) de Thor Hushovd (Cervélo) au matin de cette journée, le maillot vert était une cible atteignable par beaucoup. Les deux succès de l'Italien lui avaient redonné de l'allant et de la motivation, mais tassé lors du sprint d'hier au moment de s'élancer, il n'avait pas pu défendre ses chances, finissant en 8e position. Aujourd'hui, il est resté dans la roue de Cavendish et de Farrar, les deux bonnes fusées à suivre, pour prendre la 3e place, et se rapprocher du maillot vert puisqu'il n'est plus qu'à deux points du Norvégien.
Après avoir beaucoup travaillé, la Columbia cédait les commandes du sprint à la formation Garmin qui, à coups d'épaules, tentait de placer Tyler Farrar dans les conditions idéales. Mais bien calé dans la roue de la formation américaine, Mark Renshaw gardait protégé Mark Cavendish avant de le lancer pour un deuxième succès consécutif. Personne n'était capable de contrer la vitesse du Britannique, qui pouvait lever les bras une deuxième fois de suite, devançant Farrar et Petacchi. L'Italien de la Lampre, en s'emparant de cette 3e place, conquiert le maillot vert du classement des points puisque Thor Hushovd (Cervélo) est resté bloqué en 10e position de ce sprint massif, encore une fois bien agité. Parti sur la gauche de la route, c'est sur la droite que la porte s'est ouverte. Et le porteur du maillot vert sait que ces places éloignées de la victoire ne peuvent lui laisser cette tunique distinctive.
Preuve de cette agitation dans les rangs du peloton, une bagarre a opposé le Portugais Rui Costa (Caisse d'Epargne) à l'Espagnol Carlos Barredo (Quick-Step) une fois la ligne d'arrivée passée, pendant que l'Australien Robbie McEwen (Katusha) se plaignait vertement d'avoir été bousculé par un membre de la presse. Le jury devra rendre un verdict pour cette bagarre. Cette irritation générale s'est une nouvelle fois vue avec deux derniers kilomètres assez peu fluides entre les équipes de sprinteurs. Des coups d'épaule plus que des frottements, des écarts, la sérénité ne fait pas partie du final en 2010. L'an dernier, la Columbia mettait son train en marche, tout était bien huilé, et cela se finissait souvent avec un Cavendish tout sourire. Jusque-là, ce scénario a été mis à mal par le manque de résultats et de confiance du Britannique. Avec deux victoires consécutives, il pourrait bien inverser cette tendance. Mais la montagne arrive, et il faudra laisser passer les Alpes pour voir si Cavendish a repris la mesure du sprint sur la Grande Boucle. Quant à Fabian Cancellara (Saxo Bank), il conserve une nouvelle fois le maillot jaune.
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