Cavendish roi du monde
L'épreuve s'est courue à une allure très rapide, proche du record de 2002, quand l'Italien Mario Cipollini s'était imposé à Zolder (Belgique), à plus de 46 km/h. Aucune échappée n'a pu réussir sur le circuit sans difficulté de relief tracé à Rudersdal, près de Copenhague Mais pouvait-il en être autrement sur un circuit désespérément plat, tracé pour les sprinteurs. Ce qui ôtait au départ tout véritable suspense, puisque l'on pressentait que l'un des spécialistes de l'emballage final du peloton international s'adjugerait le maillot arc-en-ciel. Il y eut bien quelques tentatives, mais inévitablement vouées à l'échec.Le Français Anthony Roux, rescapé de l'échappée initiale, a été rejoint à 20 kilomètres de l'arrivée avant une tentative d'un autre Français, Thomas Voeckler (avec N. Sorensen et Lodewyck).
Le regroupement général, conduit par les Britanniques (Wiggins, Stannard, Thomas, Millar), s'est opéré à 6,5 kilomètres de l'arrivée, prélude à un sprint massif qui a finalement,et logiquement au vu de ce qu'il a montré dans cet exercice depuis le début de la saison, tourné à l'avantage de Cavendish, vainqueur d'une demi-roue devant Goss, son habituel coéquipier au sein de la formation HTC. Le Suisse Fabian Cancellara, devancé in-extremis par Greipel pour la médaille de bronze (photo-finish), a pris la quatrième place devant le Belge Jurgen Roelandts, cinquième, et le Français Romain Feillu, sixième.
Le Norvégien Thor Hushovd, tenant du titre, a été retardé par une chute collective à quelque 80 kilomètres de l'arrivée.
Cavendish, 26 ans, a notamment gagné dans sa carrière vingt étapes du Tour de France dont il a enlevé pour la première fois en juillet dernier le maillot vert du classement par points. Ce titre mondial consacre sa domination sur le sprint mondial, mais peut laisser les véritables passionnés de cyclisme sur leur faim. Avec une course quasi inexistante, des échappées qui n'ont pas pu aboutir à cause du tempo imposé par les équipes de sprinteurs, et un parcours avec trop peu de reliefs pour permettre aux véritables rouleurs de faire parler leur puissance et leur science de la course, on ne peut que regretter qu'il n'y eut pas davantage de suspense. Compte tenu des circonstances et de ce parcours quasiment taillé pour lui, Mark Cavendish fait tout de même un beau champion du monde. C'est peut-être la seule chose qu'il faudra retenir de ce rendez-vous de Copenhague.
Déclarations
Mark Cavendish (GBR, champion du monde) "L'idée était de maintenir un tempo élevé pour revenir progressivement sur les échappés, puis de le maintenir encore pour éviter les attaques. Mon inquiétude concernait l'aptitude de mes équipiers à le faire jusqu'au dernier moment. Bradley Wiggins a été énorme en effectuant un tour seul en tête, comme dans un contre-la-montre. Je pense que ma victoire s'est décidée là ! Dans la dernière ligne droite, j'avais seulement deux équipiers, Matt Goss en avait cinq. On a temporisé, je me suis retrouvé enfermé à 450 mètres de la ligne et puis il y eut l'ouverture à 150 mètres. En accélérant, je savais que j'avais course gagnée".
Matt Goss (AUS) 2e: "Je n'aime pas être la demoiselle d'honneur... J'étais en position parfaite à la sortie du dernier virage. Notre train s'est mis en place aux 5 kilomètres, mais on s'est rendu compte que ce serait dur de tenir. C'est pour cela qu'on a laissé d'autres équipes mener. Mes équipiers m'ont bien protégé. A 100 kilomètres de l'arrivée, j'ai su que j'avais les jambes."
Andre Greipel (ALL), 3e: "Je me doutais bien en franchissant la ligne que j'étais 3e, même s'il y a peu d'écart (sur Cancellara, 4e), je n'avais pas d'inquiétude. L'équipe a bien travaillé, mais on a été obligé de modifier nos plans après la grosse chute. On a perdu Martin et deux autres coureurs à ce moment-là. Pour un sprinteur, c'était un parcours superbe. C'était le jour..."
Fabian Cancellara (SUI), 4e: "Quatrième, c'est dur... mais je ne suis pas un sprinteur. J'ai lancé le vélo sur la ligne mais ça n'a pas suffi. Rater une médaille pour un centimètre, c'est râlant. A trois tours de l'arrivée, j'étais sûr que ça se terminerait au sprint. Je me suis fixé là-dessus. Ce n'était pas possible de durcir davantage la course."
Romain Feillu (FRA), 6e: "Toute la journée, j'ai eu l'impression de manquer de forces. J'étais malade depuis plusieurs jours, j'ai même vomi dans les trois derniers tours. Je suis resté dans les roues. Mais entre suivre et déborder, il y a une marge. Dans le sprint, je me suis retrouvé avec Greipel et Farrar. J'ai manqué de forces dans les derniers mètres, même si je suis bien revenu. Ca me laisse des regrets..."
Le classement
1. Mark Cavendish (GBR), les 260 km en 5 h 40:27.
2. Matt Goss (AUS) m.t.
3. Andre Greipel (GER) m.t.
4. Fabian Cancellara (SUI) m.t.
5. Jurgen Roelandts (BEL) m.t.
6. Romain Feillu (FRA) m.t.
7. Borut Bozic (SLO) m.t.
8. Edvald Boasson Hagen (NOR) m.t.
9. Oscar Freire (ESP) m.t.
1O. Tyler Farrar (USA) m.t.
11. Denis Galimzyanov (RUS) m.t.
12. Peter Sagan (SVK) m.t.
13. Anthony Ravard (FRA) m.t.
14. Daniele Bennati (ITA) m.t.
15. Rui Costa (POR) m.t.
16. Manuel Cardoso (POR) m.t.
17. Philippe Gilbert (BEL) m.t.
18. Michael Morkov (DEN) m.t.
19. David Veilleux (CAN) m.t.
20. Grega Bole (SLO) m.t.
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