Ce qu'ils pensent du parcours
Jean-Christophe Péraud, deuxième du dernier Tour de France, AG2R La Mondiale
"Il y a des étapes pièges dans la première semaine avec le vent et les pavés. Si je fais à nouveau le Tour, la planification de ma saison sera la même que la saison dernière.Cela ne me plaît pas forcément de ne pas avoir de chrono, j'aime bien qu'il y en ait un pour refaire mon retard sur les purs grimpeurs. Là, il y en a un dès le début qui n'est pas très long. Il y a de très belles étapes de montagnes qui sont prévues en tout cas. L'Alpe d'Huez, ça reste une étape mythique. Le cyclisme moderne est pimenté par des étapes courtes, où l'on peut attaquer de loin, se faire la guerre. C'est bien de les avoir en fin de Tour."
Vincent Lavenu, directeur sportif d’AG2R La Mondiale
"Si j’ai bien compté, ça fait sept étapes de montagne dont cinq arrivées au sommet, on sera donc sur notre terrain. Il y a également des étapes intermédiaires, notamment à Mende ou au Mur de Huy. C’est un parcours plutôt dynamique qui devrait nous convenir. Le Tour est un Tour de grimpeur, là où le spectacle se fait, où le classement général se dessine. On va retrouver les Alpes cette année avec beaucoup de passage dans les Hautes-Alpes, en Savoie. On aura un très beau spectacle dans le final, avec l’Alpe d’Huez la veille de l’arrivée à Paris. Cela s'annonce très difficile, avec des nouveaux cols.
Les belles images qui restent du Tour de France, ce sont les étapes de montagne. Jean-Christophe a dit qu’il souhaitait découvrir le Giro mais il sort d’une 2e place donc il aura à cœur d’honorer ce podium. D’autant plus que c’est un parcours qui peut lui convenir. Tous les ans il y a de nouveaux coureurs qui viennent se révéler. On amènera la meilleure équipe possible sur le Tour. Notamment une équipe de grimpeurs. Van Summeren est un garçon qui aura un gros travail à faire dans la première semaine. On va organiser l’équipe au fil des mois pour être au départ avec des armes bien affûtées. La particularité du chrono par équipes cette année est qu’il arrive après neuf jours de course donc ça veut dire que certaines équipes peuvent arriver amoindries. Il va falloir équilibrer l’équipe pour essayer d’amener nos leaders le mieux possible au pied de la montagne."
Jakob Fuglsang, lieutenant de Nibali sur le Tour 2014, Astana
"C’est sûr, c’est un Tour difficile ! Surtout dans les Alpes et les Pyrénées où ça va être très dur. Le final de cette édition 2015 s’annonce vraiment très difficile. Mais ça va être incroyable, spectaculaire. La première semaine du Tour ne sera pas facile non plus, avec du vent de prévu, quelques difficultés, et surtout les pavés… Il n’y a qu’un seul contre-la-montre individuel, de 14 kilomètres, donc ce circuit est vraiment fait pour un pur grimpeur. Pour moi, ce n’est pas un Tour qui me conviendrait, où je pourrais faire un gros résultat, mais après c’est un très beau tracé. Je suis satisfait de ma première partie de saison en 2014, jusqu’à ce que je chute dans le Tour justement. Je ne connaîtrais qu’en novembre mon calendrier, mais c’est sûr que j’espère revenir sur la Grande Boucle l’an prochain."
Bernard Hinault, quintuple vainqueur du Tour
"Il n’y a qu’un seul contre-la-montre individuel, au départ, puis un par équipes. Ensuite, il y a des pavés ! Ce parcours change de d’habitude. En première semaine, je crois que si les coureurs profitent des deux étapes près de la mer (Utrecht-Zélande et Abbeville-Le Havre ndlr) il pourrait déjà y avoir des écarts, et surtout les coureurs n’auront pas beaucoup de répit entre le départ d’Utrecht et l’arrivée aux Champs Elysées."
Philippe Mauduit, ancien directeur sportif de Tinkoff-Saxo et Contador
"C’est un beau parcours, encore une fois ! Je pense qu’il a été bein dessiné. Les coureurs vont avoir de quoi faire, il va y avoir de la bagarre et des surprises. Après, on peut déjà se mettre à spéculer sur ce qui va se passer, et qui ou non sera au rendez-vous, mais à fois fois les gens annoncent des choses dès aujourd’hui, alors que rien ne se passe comme prévu. Ce sont les coureurs qui vont faire la course, ce seront eux les maîtres de la course, comme toujours. Cette année on ne connaîtra le résultat que sur le protocole des Champs-Elysées, après un Tour idéal pour le spectacle, qui promet."
Yvon Sanquer, directeur sportif de Cofidis
"C’est un beau parcours, équilibré. La première partie de Tour s’annonce tendue, avec des choses qui sur le papier ne semblent pas très compliquées, mais qui sur le terrain en sont toutes autres. Et puis il y a des rendez-vous à ne pas manquer, comme le mur de Huy, les étapes bien exposées où il va falloir se méfier du vent, mais aussi Mûr de Bretagne, qui promet une belle arrivée entre puncheurs avec des petits écarts. Forcément les pavés demanderont une grande prudence, surtout si les conditions sont comme celles de cette année. En 2010 nous avions eu du soleil, et ça s’était mieux passé. Cette année on a été servis avec la pluie…Sur l’ensemble du Tour il y a bien six à huit occasions de briller pour Nacer Bouhanni, en sachant qu’il a progressé en montagne donc qu’il pourra sans doute tenir le coup. Sur certaines étapes qui arrivent en monté, il peut s’accrocher s’il est bien emmené. Quant aux arrivées pour les purs sprinteurs… On espère qu’il sera là parmi les meilleurs ! "
Thierry Gouvenou, directeur technique du Tour de France
"Si on prend l’étape Digne-Pra Loup, quelque part la descente du Col d’Allos est aussi importante que la dernière montée. On comprend pourquoi Merckx a eu une défaillance.
Ce sera un parcours dur à contrôler. Le classement général ne sera pas figé, personne ne devrait prendre 2 ou 3 minutes sur un contre-la-montre. Ce sera un peu portes ouvertes aux grimpeurs. Ils n’arriveront pas trop loin avant la montagne. On a plus de haut sommet.
La Pierre Saint-Martin va en surprendre plus d’un. C’est très raide par moments. En premier col du Tour de France, ça peut faire très mal. Un vainqueur du Tour est maintenant encadré mais là le rôle de l’équipe est primordial. On ne peut pas se permettre d’arriver sur le Tour sans une équipe solide pour cette première semaine. Il y a forcément des leaders, soit par inadvertance, soit par malchance qui vont arriver à Pau avec du retard."
Richard Virenque, ancien maillot à pois du Tour de France
"Jean-Christophe Péraud, pour moi, est arrivé à son maximum. Il y aura forcément une forme de relâchement. Par contre Romain Bardet, quand je l’ai vu cette année à 24 heures de Paris, je me dis qu’il va passer un hiver très studieux. Donc pour moi il sera le coureur français à suivre. Thibaut (Pinot), il est clair, il connaît la pression. Une pression qui l’a fait craquer il y a deux ans. Cette année il a réussi. Il commence à avoir de la bouteille et il sait ce qu’il doit faire ou pas."
Propos recueillis par Mathilde L'Azou et Christophe Gaudot
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.