Mondiaux 2017 : le triplé pour Peter Sagan !
Il est arrivé à Bergen en disant qu'il était "malade", depuis le Grand Prix de Montréal. Il a de nouveau amusé la presse, en demandant aux journalistes pourquoi ceux-ci s'intéressaient autant à lui, et pourquoi est-ce qu'il devait à tout prix reconnaître le circuit la veille de la course. "On va le parcourir onze ou douze fois ? Onze ? Alors j’aurai bien assez le temps de le découvrir !", plaisantait-il.
Peter Sagan faisait partie, avec Michael Matthews ou encore Philippe Gilbert, des coureurs à suivre ce dimanche, bien qu'amoindri. Le multiple maillot vert du Tour de France l'a montré à Richmond, puis à Doha, il n'a jamais eu besoin de personne pour suivre les bonnes roues, ou attaquer au bon moment... Et obtenir à chaque fois le titre mondial. Pendant les onze tours de ce circuit usant, le fantasque Slovaque a réussi à se faire oublier, du départ jusque ces derniers hectomètres de la course. Mais avant de s'expliquer entre sprinteurs, lui et le reste du peloton ont d'abord repris le valeureux Julian Alaphilippe, à moins de deux kilomètres de l'arrivée.
Alaphilippe y a cru
Car malgré la difficulté du circuit, c'est bien dans le dernier tour que le Mondial s'est vraiment joué. Pendant les 250 premiers kilomètres de la course, le peloton tour à tour mené par les sélections françaises, belges et polonaises, n'a fait que jouer avec les échappées qui se créaient et se défaisaient. Et puis il y a eu cette dernière côte, où Julian Alaphilippe prend les choses en main. Personne ne peut le suivre, mis à part l'Italien Moscon. L'écart se creuse.
On commence à croire à la médaille, voire au sacre, celui qu'on attend depuis vingt ans désormais. A cinq kilomètres de l'arrivée, l'Auvergnat accélère, et se retrouve seul en tête. Il conserve une dizaine de secondes d'avance. On pense alors que c'est gagné pour le Français, mais c'est à ce moment-là que la réalisation norvégienne plante complètement, et ne filme plus ce qui se passe sur la course.
Après de longues minutes de suspense, c'est l'image d'un peloton groupé qui apparaît. Place aux sprinteurs. Dans la dernière ligne droite, le meilleur, comme à Richmond et Doha, c'est de nouveau Peter Sagan. Le Slovaque devient le premier coureur de l'histoire à remporter le titre mondial trois années consécutives. Le Norvégien Alexander Kristoff et l'Australien Michael Matthews complètent le podium.
Après sa quatrième place de Rio, Julian Alaphilippe rentre en France avec une nouvelle place d'honneur dans un grand championnat... En se classant dixième de la course, le leader de l'équipe de France n'a pas de regrets à avoir.
Classement de la course
1. Peter Sagan (SVK), les 267,5 km en 6 h 28:11.
2. Alexander Kristoff (NOR) m.t.
3. Michael Matthews (AUS) m.t.
4. Matteo Trentin (ITA) m.t.
5. Ben Swift (GBR) m.t.
6. Greg Van Avermaet (BEL) m.t.
7. Michael Albasini (SUI) m.t.
8. Fernando Gaviria (COL) m.t.
9. Alexey Lutsenko (KAZ) m.t.
10. Julian Alaphilippe (FRA) m.t.
11. Michal Kwiatkowski (POL) m.t.
12. Soeren Kragh Andersen (DEN) m.t.
13. Tony Gallopin (FRA) m.t.
14. Zdenek Stybar (CZE) m.t.
15. Vasil Kiryienka (BLR) m.t.
Déclarations :
Julian Alaphilippe (FRA), 10e: "Je ne me rappelle plus à quelle distance de l'arrivée
je me suis fait rattraper, (tant) je suis déçu. J'y ai cru, j'ai donné tout ce
que j'avais. Cela a été compliqué de résister au retour du peloton, il y avait
des coureurs qui avaient encore beaucoup de coéquipiers avec eux, ça favorisait
un sprint groupé et c'est ce que je voulais éviter absolument. J'ai jeté mes dernières
forces quand j'ai vu que Moscon peinait à passer. Mais il a réussi à rester un
peu derrière et ça n'a pas suffi pour aller jusqu'à la ligne. Je ne suis pas le
coureur le plus rapide du groupe, j'ai fait ce que je devais faire, c'est pour
cela que je n'ai pas de regrets mais je suis forcément déçu. J'en avais très envie,
j'avais les jambes mais c'est comme ça... Le plus fort ? non, j'ai essayé de courir
pour être le plus fort mais je n'étais pas le plus fort."
Tony Gallopin (FRA), 13e: "On a couru comme on devait faire. On a loupé un coup
mais on a durci la course, on a attaqué presque chacun notre tour. Il a manqué
moins de deux kilomètres à Julian (Alaphilippe), mais il y avait encore beaucoup
de monde dans le dernier tour. La course finalement n'était pas si dure. La dernière
montée a fait des différences mais on était encore un peu trop nombreux pour que
Julian puisse aller au bout. Sagan ? on ne l'a presque pas vu de la journée, il
est resté dans le milieu du peloton, il s'est un peu désintéressé de la course.
Mais ce n'est pas une surprise. On peut lui mettre un autre parcours, il est capable
d'être champion du monde. C'est le meilleur coureur du monde !"
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