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Morice relance la poursuite française

A côté du sprint, la poursuite française peine à exister. Une anomalie que la nouvelle génération de poursuiteur aimerait bien corriger. Médaillé de bronze aux Mondiaux de St-Quentin en Yvelines, Julien Morice a posé la première pierre.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Julien Morice médaillé de bronze de la poursuite aux Mondiaux 2015 (ERIC FEFERBERG / AFP)

« C’est qu’une médaille de bronze mais il n’y a pas si longtemps elle était à des années lumières. C’est que du bonheur ce soir. » Pour Julien Morice comme pour l’ensemble des poursuiteurs, ce podium mondial est une délivrance. Il est le premier en individuel depuis le doublé tricolore de Philippe Ermenault et Francis Moreau en 1998. « Ramener une médaille dans les épreuves d’endurance, ce n’est pas le cas à chaque championnat, confirme Morice. Celle-ci est importante. Ça faisait aussi très longtemps qu’un Français n’était pas descendu sous les 4’20’’ (4’19’’684). Je suis très fier que ce soit moi. »

Renaissance

Après une longue traversée du désert, la renaissance est donc incarnée par Julien Morice. Lui aussi a mis du temps à performer. Sa médaille est même assez inattendue. « Depuis 5-6 ans, chez les Espoirs, je me suis beaucoup consacré à la piste mais je n’arrivais pas à rentrer dans les 10, se souvient-il. Là je suis sur le podium. Aujourd’hui j’ai prouvé à tout le monde que je pouvais rouler très vite. » Très vite même si le Russe Alexander Serov est revenu fort sur ses talons dans les derniers tours. « Je suis parti à la même allure que ce matin. Je savais que le Russe allait finir fort. Le public m’a vraiment permis de tout donner dans les trois derniers tours. Si ça avait été à l’étranger, je ne suis pas sûr que j’aurai réussi à tenir. »

Rio en vue

Son succès est aussi celui d’un collectif. « Avec Damien Gaudin, Bryan Coquard et Julien Duval on a un groupe compétitif au niveau mondial, explique le rouleur d’Europcar. On pense forcément à Rio. » Préféré à Gaudin par l’encadrement, il n’oublie pas son pote. « J’ai une pensée pour Damien car ça n’a pas été facile de nous départager car on a des performances similaires. Si ça avait été lui, il aurait fait aussi bien. C’est bon signe pour la poursuite par équipes. » Avec la perspective des JO de Rio, on se met à rêver d’une nouvelle conquête de l’or. « La renaissance de la poursuite française arrive presque un peu tard car les qualifs pour les JO ont déjà commencé cet hiver sur les manches de Coupe du monde, regrette-t-il. On n’a pas marqué beaucoup de points pour l’instant. La poursuite par équipes avait été laissées un peu de côté depuis les JO de Pékin. C’est encourageant. On va tout faire pour de qualifier. Histoire de partager le podium à plusieurs.

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