Un Mondial très ouvert en Espagne
De l'Espagnol Alejandro Valverde, point de mire de l'équipe d'Espagne à domicile, au Slovaque Peter Sagan, inamovible favori, du Suisse Fabian Cancellara au Belge Greg Van Avermaet, ils sont nombreux à s'imaginer habillés du maillot irisé, le "Graal" des courses d'un jour selon la formule pour le Français Tony Gallopin. "Usant" de l'avis général, le circuit de Ponferrada, une ville de la province de Leon (nord-est), comporte deux montées sans fort pourcentage et les 4284 mètres de dénivelé accumulés au fil des 14 tours n'ont rien de comparable au même chiffre dans une étape de montagne de grand tour. Le sommet de la seconde côte est situé à 5 kilomètres de la ligne, ce qui ajoute à l'incertitude.
"Si on veut faire la différence dans la côte, il faudra être très explosif, bien plus fort que les autres", relève le Belge Philippe Gilbert (titré en 2012), ce qui exclut du jeu, sauf exploit, les grimpeurs-puncheurs. Elément-clé, la météo risque de chambouler les prévisions. La pluie annoncée dans la journée (mais à partir de quand ?) durcirait la course et redonnerait leur chance aux hommes forts. A commencer par Valverde, cinq fois médaillé (2 argent, 3 bronze) et investi des pleines responsabilités dans sa sélection nationale malgré le couac de l'année passée quand il n'avait pu museler Rui Costa derrière son coéquipier Joaquim Rodriguez.
L'option offensive
Cancellara, qui a renoncé au contre-la-montre pour mieux se concentrer sur le rendez-vous, serait lui aussi avantagé. Le Suisse, grand descendeur, peut tirer parti d'un final à haut risque de chutes, surtout sur sol glissant. Comme l'Australien Simon Gerrans, promu au premier rang des favoris après son doublé impressionnant aux récents GP de Québec et de Montréal. Tous deux ont les moyens de s'imposer au sprint après une course dure, de plus de six heures. Comme le Belge Greg Van Avermaet, qui nourrit sa confiance de ses succès dans les douze derniers jours (GP de Wallonie et GP Van Petegem). "Je suis dans la forme de ma vie", affirme-t-il dans une sélection qui compte aussi sur l'énigmatique Tom Boonen, le dernier coureur sacré sur le territoire espagnol (Madrid en 2005).
S'il parvient à disputer le sprint pour la victoire, Boonen redeviendrait un candidat crédible. Mais l'attention se porte plutôt vers John Degenkolb, au premier rang des favoris si l'Allemand a récupéré de son séjour à l'hôpital après la Vuelta, et vers le Norvégien Alexander Kristoff, très en vue tout au long de la saison (Milan-Sanremo, deux étapes du Tour, etc). A moins qu'un représentant de la jeune génération, l'Australien Michael Matthews et le Français Nacer Bouhanni, 24 ans pour tous les deux, des étapes du Giro et de la Vuelta en poche pour chacun, prenne le pouvoir à la fin d'une course que l'Italie va sans doute chercher à dynamiter. Son chef de file, Vincenzo Nibali, n'a pas d'autre option que l'offensive.
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