Championnats de France de cyclo-cross : Clément Venturini a tout d'un grand
"Rien n'est impossible", pourrait être la devise de Clément Venturini, professionnel dans la formation Cofidis depuis 2014. Impossible, c'est ce qu'on pensait à la seule idée de voir un Français revêtir un jour la tunique arc-en-ciel de champion du monde de cyclo-cross. C'est pourtant ce que le Rhônalpin a fait, en 2011, accompagné sur le podium par ses coéquipiers Loïc et Fabien Doubey.
Il courait alors sa...troisième année de vélo ! "C'est un sacré souvenir, avoue-t-il, deux semaines auparavant je n'avais terminé que 18e du championnat de France… La semaine d'après je me rattrape en gagnant une manche de Coupe du monde… Ça a très mal commencé, puis très bien fini (rires)" ! Il repense encore régulièrement à ce titre qui marque une carrière : "le maillot est dans ma chambre, donc forcément je le vois régulièrement ! Et quand je vois maintenant que les coureurs que j'ai battu ce jour-là gagnent aujourd'hui en élites, ça me prouve qu'il faut y croire."
Depuis, Clément Venturini a accompli bien du chemin, et c'est aujourd'hui dans la cour des grands, celle des pros, qu'il fait ses griffes. Pourtant, le jeune homme est encore espoir, mais à pris le risque de venir se frotter aux grands un peu plus tôt. Un choix qu'il justifie : "j'ai gagné deux fois le challenge national dans ma catégorie, ainsi que le championnat de France donc je pense en avoir fait le tour au niveau national, sans vouloir dénigrer le niveau de mes rivaux. Et puis sur le plan international, courir avec les Élites me permet d'être plus performant dans la catégorie espoir cette fois. Pour faire partie des meilleurs espoirs il faut faire partie des meilleurs élites donc je pense avoir fait le bon choix." Quentin Jauregui, coureur professionnel d'AG2R et ancien spécialiste du cyclo-cross, a d'ailleurs été impressionné par son ancien compagnon d'équipe de France.
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"J'ai la chance de pouvoir vivre de ma passion"
Alors, Clément Venturini va venir se frotter à l'ogre Francis Mourey dimanche, avant de courir le championnat du monde, dans la catégorie espoirs cette fois-ci. Après, trois semaines de "vacances" bien méritées : "J'ai trois semaines de coupure l'été où je débranche bien, et trois semaines en février. Je n'ai jamais connu la trêve hivernale qu'ont la plupart des coureurs, donc ça ne me dérange pas de fonctionner ainsi." Mais le pro de Cofidis s'en contente, et sait « qu'on n'a rien sans rien ». Alors il roule. "Presque tous les jours", assure ce jeune homme qui a suivi des cours d'anglais par correspondance toute une année, avant d'arrêter. "C'est un risque que j'ai osé prendre, je fais tout pour que ma carrière soit la meilleure possible. J'ai la chance de pouvoir vivre de ma passion, j'aurais trouvé dommage de ne pas la saisir."
Un gagneur qui espère aussi briller sur route
Plus que loin que les labours des cyclo-cross, le jeune coureur, vainqueur cette saison d'une étape du Rhône Alpes Isère Tour, espère aussi briller sur route : « J'ai envie de m'illustrer, je suis un gagneur. Mais bon je pense que j'ai encore beaucoup de choses à gagner en cyclo-cross avant de me lancer complètement sur la route. Pour ma première année professionnelle avec Cofidis, j'ai vécu de bons moments, ça a été correct. Bon, certains ont fait beaucoup mieux pour leur première année à l'échelon supérieur, mais ça reste encourageant ! J'espère passer un cap cette saison. » Mais avant de passer ce fameux cap, il y a deux maillots à aller chercher : celui aux couleurs tricolores, et le deuxième, à l'arc en ciel. En espérant avoir le même jour de grâce qu'il y a quatre ans.
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