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Tour de France 2018 - Christian Prudhomme : "Le Portet est un vrai géant"

Christian Prudhomme a mis en valeur le col de Portet, qualifié de "vrai géant du Tour de France", et sommet de la prochaine édition, lors de la présentation mardi à Paris du parcours 2018. Le directeur du Tour, très attaché à l'histoire, a également insisté sur l'importance de l'étape des pavés.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Christian Prudhomme, patron du Tour de France (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Quelles sont les trois éléments dominants de ce Tour, dans l'ordre chronologique ?

Christian Prudhomme : "Les pavés bien sûr (9e étape), parce qu'il y en aura beaucoup, les pavés font partie intégrante du Tour de France et j'ai eu plaisir à entendre Romain Bardet dire qu'il voulait ça même si cela ne lui était pas forcément favorable. La montée vers le plateau des Glières (10e étape), parce que c'est l'alliance des aspects sportif, esthétique et historique. Le col de Portet (17e étape) que j'ai découvert avec l'ancien sénateur François Fortassin, le président des Amis du Tour décédé au printemps. L'étape ne fera que 65 kilomètres, avec départ donné aux coureurs placés dans l'ordre du classement général pour les premiers. Tout pourra se passer dans ces 65 kilomètres, la plus courte étape en ligne depuis une trentaine d'années."

Comment qualifieriez-vous ce nouveau col ?

C.P. : "C'est un vrai géant du Tour de France. Il culmine au-dessus de Saint-Lary-Soulan à 2215 mètres, 100 mètres plus haut que le Tourmalet, dans des paysages magnifiques. Il va être un choc."

Qu'avez-vous voulu faire en concevant ce Tour ?

C.P. : "A varier au maximum les étapes, leur profil et leur longueur, en jouant plus encore avec la distance, en alternant les sites, arrivée au sommet ou au bas d'une descente, en proposant de nouveaux cols, en jouant avec le vent, en traquant les côtes dans la plaine, en osant à nouveau les pavés... ou les chemins. On a essayé de dessiner le Tour le plus intéressant possible, sportivement, esthétiquement. Avec des nouveautés et des références historiques, à la Première guerre mondiale avec le village de Clémenceau et à la Seconde, aux Glières."

Le mot d'ordre est toujours l'animation de la course...

C.P. : "C'est un Tour où il faudra faire attention tous les jours. Les dix premiers jours seront stressants. Ensuite il y aura une vraie rupture avec la montagne et, enfin, un contre-la-montre entre Saint-Pée-sur-Nivelle et Espelette, la capitale mondiale du piment. On attend naturellement que le final soit relevé."

A qui s'adresse ce contre-la-montre ?

C.P. : "Il est fait pour les puncheurs, les coureurs de classement général, pas pour les rouleurs types. On a voulu pour notre retour au Pays basque après douze ans d'absence montrer le plus beau du Pays basque, des paysages, des maisons, des pentes raides, jusqu'à 21 %. De quoi faire des écarts, des surprises, de l'émotion, ce qu'on demande dans le Tour de France."

A quel type de coureur le parcours correspond-il ?

C.P. :"Un coureur de grand fond ayant de vraies qualités de rouleur et capable de passer la montagne, me semble adapté pour ne pas se faire piéger en Bretagne, ne pas laisser trop de plumes sur les pavés et résister en montagne. Il y a des spécimens qui existent aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, je vous laisse dire les noms."

Justement, vous attendez-vous à un duel entre Dumoulin et Froome ?

C.P. : "Les duels peuvent opposer des champions au profil diamétralement opposé, type Anquetil et Bahamontes, ou deux coureurs avec le même type de qualités. Ce qui obligerait l'un d'entre eux à changer de tactique et cela ne me déplairait pas..."

Les grimpeurs français (Bardet, Barguil, Pinot) sont-ils plutôt désavantagés par ce tracé ?

C.P. : "Le Tour est la plus grande course cycliste du monde. J'ai la conviction que des coureurs français aujourd'hui sont capables de gagner le Tour tel qu'il est bâti. On ne fera jamais un parcours du Tour pour un coureur. Regardez d'ailleurs l'évolution des coureurs du Tour sur les pavés: il y a eu de gros écarts en 2010 et 2014, il n'y en a pas eu en 2015. Les coureurs du Tour qui sont les meilleurs du monde sont capables, parce qu'ils ont un objectif, de se préparer spécifiquement."

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