Tour de France Hommes 2022 : "Le Tour peut se gagner sur certaines étapes, mais peut se perdre tous les jours", prévient Christian Prudhomme, le directeur de la Grande Boucle
Le directeur du Tour de France a dévoilé, jeudi, le parcours de la 109e édition de la Grande Boucle, avec des étapes de plaines piégeuses et des arrivées aux sommets de grands cols.
Du Danemark aux Pyrénées, le parcours du Tour de France 2022 a été dévoilé, jeudi 14 octobre à Paris. Les coureurs de la 109e édition de la Grande Boucle passeront également par les Hauts-de-France et ses pavés, les Vosges et la Planche des Belles Filles, puis les Alpes et les Pyrénées avec plusieurs arrivées au sommet de certains grands cols, comme celui du Granon ou à l'altiport de Peyragudes. Christian Prudhomme, le directeur de l'épreuve, revient pour franceinfo: sport sur le tracé du prochain Tour de France.
Franceinfo: sport : Quelles seront les étapes clés du prochain Tour de France ?
Christian Prudhomme : Je ne peux pas en distinguer quelques unes comme ça. Il y a de nombreuses étapes dans la première semaine où un champion peut perdre le Tour, avec les ponts géants du Danemark, les passages au cap Gris-Nez et au cap Blanc-Nez, sur les pavés… Ensuite, il y a les grandes étapes de montagne où il ne faudra pas se louper, à la Planche des Belles Filles et plus encore au Col du Granon et à l’Alpe d’Huez, puis ensuite les Pyrénées avec notamment les deux arrivées au sommet à Peyragudes et Hautacam.
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Le Tour de France peut se gagner sur certaines étapes, mais peut se perdre tous les jours. C’est écrit et prévu qu’il y ait du vent et des bordures sur les ponts géants du Danemark ou sur l’étape entre Dunkerque et Calais, mais ça peut très bien arriver ailleurs, et ce jour là il faudra être très attentif. Pour gagner, bien sûr il y a un effort physique immense, mais c’est aussi très dur nerveusement parce qu’il faut être attentif en permanence. Et c’est l’une des forces de Tadej Pogacar, on a l’impression que tout glisse sur lui.
Quelles étaient les idées directrices dans la conception de ce Tour ?
Le parcours a été modifié par rapport à ce qui était prévu initialement en raison de la crise sanitaire. Le départ au Danemark était prévu l’année dernière mais avec le décalage de l’Euro de football et des Jeux olympiques, il a fallu qu’on s’adapte. Après, c’est toujours la même recette, mais la mayonnaise est faite par les champions. Ce sont des étapes de plaine où tout peut se passer, en jouant avec le vent, avec les pavés, en allant chercher des montées courtes puis de grandes étapes de montagne et enfin un contre-la-montre final pour éventuellement décerner les lauriers au lauréat.
En 2021, il n’y avait que deux étapes dans les Alpes mais davantage dans les Pyrénées. L’année prochaine, ce sera l’inverse, avec les montagnes alpines dès le milieu de l’épreuve. Qu’est-ce que ça change pour les coureurs ?
Il y a en effet deux grosses étapes de montagne au milieu du Tour, mais aussi deux arrivées au sommet dans les Pyrénées, avec une succession de cols quasiment sans vallée. Ça peut donner lieu à des attaques à 50 km de l’arrivée, avec des coureurs qui pourront gagner beaucoup de temps ou en reprendre beaucoup. Les Pyrénées sont vraiment en miroir des Alpes. L’Alpe d’Huez ça rayonne, on y revient pour la première fois depuis quatre ans, le Granon c’est très haut, mais les Pyrénées pourront faire des différences toutes aussi importantes que les Alpes. Le dénivelé est plus important dans les Alpes mais la succession de cols dans les Pyrénées rend la fin de l’épreuve aussi difficile.
Cette année, un seul col, celui de Spandelles, sera inédit sur le parcours…
Il y a une recherche systématique de nouveaux lieux, mais pas une obsession de mettre de nouveaux endroits au programme. Cette année, on a neuf nouveaux sites parmi les villes de départ et d’arrivée et donc un nouveau col. Après, on passera par le col du Granon pour la deuxième fois dans l’histoire du Tour de France depuis 1903, donc on ne peut pas dire que ce soit récurrent. Hautacam, on n’y est pas non plus allé depuis 2014. Le Tour de France, c’est un équilibre entre les cols de légende, comme le Galibier ou la montée vers l’Alpe d’Huez, et des endroits plus inédits. Il faut de la récurrence pour que les gens retiennent et se souviennent.
Comme en 2020 et 2021, il n’y aura pas de contre-la-montre par équipes en 2022. Est-ce un format amené à disparaître du Tour de France ?
Non, ce n’est pas un format qui va disparaître mais c’est un format que je n’aime pas spécialement parce que le Tour de France, c’est une épreuve individuelle qui se court par équipes. C’est une discipline sympa, très exigeante, dans laquelle tout le monde a peur de ne pas être à la hauteur, du leader aux équipiers, mais je vis bien sans.
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