Tour de France 2017 : A 32 ans, Christopher Froome règne sur la Grande Boucle, mais différemment
Quatre sacres en cinq ans
Il y a 6 ans, Christopher Froome était encore un coureur inconnu du grand public. Sa deuxième place décrochée sur le Tour de France 2012, derrière son coéquipier et compatriote Bradley Wiggins (Sky), le fait basculer soudainement dans la caste des potentiels vainqueurs de Grands Tours. Le "Kényan Blanc" confirme ces attentes l'année suivante en raflant son premier Tour. Plus rien ne semble alors arrêter "Froomey" dans son ascension, sauf coup du sort... C'est exactement ce qu'il se passe en 2014 quand le tenant du titre chute et abandonne sur les pavés de la 5e étape (Ypres - Arenberg Porte du Hainaut) laissant alors le soin à l'Italien Vincenzo Nibali (Astana) de s'adjuger la Grande Boucle. Une simple péripétie pour Chris Froome puisque, depuis cette triste aventure, le Britannique s'est montré invincible en juillet. Cet été, il vient donc de remporter un troisième Tour de France consécutif, avec, à chaque fois, un dauphin différent (Quintana, Bardet et Uran). Preuve que si les autres passent, lui reste bien le maître...
"Chaque année de plus en plus difficile"
Et pourtant, le maillot jaune l'a confirmé lui-même : "C'était le Tour le plus serré. Chaque année, cela devient de plus en plus difficile..."' Un relatif aveu de faiblesse ? "Je me suis mis dans le rouge lors de l'étape de Peyragudes (Pyrénées). Je n'avais pas assez d'essence dans le réservoir." Voilà qui a le mérite d'être clair : Christopher Froome ne se sentait pas imbattable tout au long de ces 3 semaines de course. Mais avec un collectif Sky huilé à la perfection, quitte à paraître même plus fort que son chef de file (l'Espagnol Mikel Landa et le Polonais Michal Kwiatkowski notamment), le quadruple vainqueur du Tour de France a pu compter sur un soutien de poids. Moins tyrannique, plus "humain", Chris Froome semble bien être arrivé à l'un des tournants de sa météorique carrière....
Des chiffres qui ne trompent pas...
A 32 ans, les années défilent. Certes, mais le plus inquiétant pour "Froomey" semble être ailleurs. En 2017, le Britannique n'a tout simplement jamais levé les bras avant sa victoire au classement général final du Tour de France, une première pour lui ! Le voir sans victoire d'étapes au terme de l'épreuve est également une surprise, il devient ainsi le 7e coureur sacré sans rafler au moins une fois la mise... Pire, l'écart semble se réduire inéluctablement avec ses principaux rivaux. En 2012, au début de son règne, Froome avait repoussé son dauphin, le Colombien Nairo Quintana (Movistar), à 4'20, un gouffre ! Quatre ans plus tard, cette marge s'est considérablement réduite pour ne plus culminer qu'à 54 secondes sur un autre Colombien, Rigoberto Uran (Cannondale-Drapac). Tout sauf un hasard...
Son plus grand défi l'attend
Une concurrence toujours plus proche, une confiance moins absolue, l'âge qui commence à peser : ce sont autant de critères qui vont rendre la tâche (encore) plus dure à l'homme à battre de l'été sur les routes de France. N'ayons pas peur de le dire, remporter un 5e Tour de France pour égaler le record de victoires des Anquetil, Merckx, Hinault et Indurain s'apparente comme le plus grand défi de la carrière de Christopher Froome... Reste à savoir si les grand absents (Nibali et Tom Dumoulin), les jeunes qui montent (Bardet, Aru et pourquoi pas Barguil ?), le trio colombien (Chaves, Quintana et Uran) ou même les "amis de la Sky" (Landa et Porte) arriveront à détrôner le roi. Une quête animée d'un autre désir pour Froome : celui d'être enfin aimé par le public français. Malgré quelques sifflets persistants (au Puy-en-Velay et au Vélodrome de Marseille notamment), une chose est sûre : si "Froomey" entre dans le légendaire club des cinq, il gagnera un respect éternel. Et ça, personne ne pourra le lui enlever.
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