Tour de France 2017 - Christopher Froome : "Le Tour le plus serré"
"Chaque année de plus en plus difficile"
Vous êtes en passe de vous rapprocher du record de victoires. Qu'en pensez-vous ?
Christopher Froome : "C'est déjà un honneur d'être mentionné au niveau des grands qui ont gagné cinq Tours de France. Mais je prends les courses et les saisons une par une. Il faut d'abord arriver à Paris avec le peloton. Je réalise à quel point c'est difficile de remporter cinq Tours de France. Chaque année, c'est de plus en plus difficile. C'était le Tour le plus serré."
Était-ce le Tour le plus compliqué à gagner ?
CF : "Je pense que oui. On savait déjà au départ que ce serait très disputé. Tout se jouait aujourd'hui, il y avait moins de 30 secondes entre les trois favoris."
C'est le Tour le plus serré mais est-ce aussi le plus dur ?
CF : "Chaque Tour de France est difficile. Je ne sais pas si c'est le plus difficile, car on souffre chaque fois. C'est sans conteste le plus serré. Je n'ai jamais été sûr de la victoire jusqu'à Marseille. Heureusement, mes jambes tournaient bien pour ce chrono, je n'étais pas dans un mauvais jour."
"Je me suis mis dans le rouge à Peyragudes"
Est-ce une déception de ne pas avoir gagné d'étape cette année ?
CF : "Non. A partir du parcours, il y a toujours eu l'idée de se consacrer aux trois semaines du Tour, pas une étape. J'ai souffert dans les Pyrénées quand j'ai perdu une vingtaine de secondes à Peyragudes, je suis content que cela n'ait pas été pire que ça. Normalement, on perd des minutes quand on connaît une mauvaise journée en montagne."
Que s'est-il passé à Peyragudes ?
CF : "Si je suis parfaitement honnête, je dois reconnaître que je me suis mal ravitaillé sur cette étape. Je me suis mis dans le rouge, je n'avais pas assez d'essence dans le réservoir."
Quel a été votre meilleur moment du Tour ?
CF : "Aujourd'hui, à l'entrée du stade Vélodrome, avec Romain Bardet en point de mire. Pour moi, c'est un grand Tour dans le sens où il a fallu être efficace, prévoyant, pendant trois semaines. La différence ne s'est pas faite sur une étape."
"Je ne cherche pas de modèle"
Votre fierté est-elle atteinte de gagner par moins d'une minute d'écart, sans avoir fait exploser la course ?
CF : "Pas du tout. Je connaissais la nature du Tour cette année, ce qu'il fallait faire pour réussir sur trois semaines."
Allez-vous essayer de placer Mikel Landa (4e, à 1 seconde de la 3e place) sur le podium ?
CF : "Je n'en ai pas discuté avec les autres de l'équipe mais ça m'étonnerait beaucoup. La bataille pour le classement général est terminée. Demain (dimanche), c'est une bataille entre sprinteurs."
Parmi les détenteurs du record, en avez-vous un pour modèle ?
CF : "Je ne suis pas trop du genre à chercher un modèle. J'ai ma façon de faire les choses, je me concentre sur un objectif et je donne tout. J'ai beaucoup de respect pour eux. Mais j'ai commencé le cyclisme en Afrique, tardivement. Je n'ai pas regardé le Tour de France avant, à l'époque mes premiers souvenirs du Tour étaient Armstrong et Basso."
"Plus de soutien que les autres années"
Vous avez été sifflé par des spectateurs...
CF : "Je pense que c'est parfaitement normal avec un Français en deuxième position, à 23 secondes. On était au coeur de Marseille, on terminait dans un stade de football, ce n'est pas surprenant. Je ne leur en veux pas. J'ai eu plus de soutien dans ce Tour que les autres années et je veux remercier le public, les fans. Le Tour est une course française, en France c'est une tradition familiale de venir."
Avez-vous changé depuis votre premier succès ?
CF : "Je me sens plus vieux (sourire), j'apprends chaque année et je me développe en tant que coureur. Je suis plus complet. J'ai beaucoup travaillé la descente, le positionnement dans le peloton. Je peux encore progresser tactiquement."
Ce n'était pas l'année la plus facile pour votre équipe Sky...
CF : "Je n'ai pas été vraiment concerné par ce qui s'est passé avec Sky. Je suis resté à l'écart et, franchement, ça ne m'a pas trop perturbé."
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