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Contador à double ou triple-tour ?

Alberto Contador a-t-il les yeux plus gros que les jambes ? Depuis sa victoire sur le Tour d'Italie, sa faim a doublé voire triplé. Son prochain objectif : le Tour de France et plus si affinité. Car si tout se passe bien jusqu'aux Champs-Elysées, l'Espagnol ira sur la Vuelta pour un triplé inédit dans l'histoire du cyclisme.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) en route vers le triplé sur les grands tours ? (LUK BENIES / AFP)

128 jours. Entre San Lorenzo al Mare, départ du Giro, et Madrid, arrivée de la Vuelta, presque quatre mois. Un calendrier démentiel pour qui rêve de dompter les trois grands tours. Le grand chelem fait fantasmer tous les coureurs, surtout ceux qui peuvent faire de ce rêve une réalité. Avant le déplacement du Tour d'Espagne de fin avril à septembre à partir de 1995, le triplé n'avait aucune chance d'être réalisé. Dans l'histoire, ils ne sont que 32 à être allé au bout des trois grands tours la même année. Quant à y marquer l'histoire, ça reste l'apanage de quelques champions. Seuls Raphaël Géminiani (3e de la Vuelta, 4e du Giro et 6e du Tour de France en 1955) et Gastone Nencini (9e de la Vuelta, vainqueur du Giro et 6e du Tour de France en 1957) ont terminé dans les dix premiers de chaque grand tour. Les légendes comme Eddy Mercx ou Bernard Hinault ont eux enchaîné respectivement quatre et trois victoires dans les grands tours mais en faisant l'impasse sur l'un des trois chaque saison.

Triple couronne ?

Cette triple couronne des Tours (la "vraie" triple couronne du cyclisme associe Giro, Tour et championnat du monde, ndlr) fait frémir Alberto Contador depuis 2010. Ce n'est pas une obsession mais cette occasion de marquer l'histoire de son sport, de perpétuer une certaine forme d'adoration pour les épreuves mythiques avec les plus grands lui trotte dans la tête. Devenir le premier. Peut-être le seul. Le "Pistolero" se place ainsi dans la lignée des géants. Après, il y a la réalité du terrain. Contador est face à trois cols hors catégorie. Le premier a été escaladé non sans mal. Ce Tour d'Italie montagneux s'est avéré plus éprouvant que prévu. "Le plus dur de ces trente dernières années", de l'avis de Bruno Reverberi, le directeur sportif de l'équipe Bardiani. Et ce n'était qu'un antipasto avant le Tour de France dont le départ sera donné d'Utrecht le 4 juillet.

"Le Tour est plus compliqué"

Ce triplé est une quête secrète. Contador se refuse encore à y penser concrètement. "Ce que je veux, c'est lutter dans les grands tours et finir au top ou près du top." Le passé lui rappelle que rien n'est acquis. "Il y a une petite possibilité (de triplé)  mais je ne l'ai pas en tête, récuse-t-il. Tout peut se passer dans le Tour, une chute... On l'a vu l'an dernier." Contador ne maîtrise pas les éléments ni la concurrence. Et sur la Grande Boucle, le niveau est plus élevé que dans n'importe quelle course. "Je sais très bien que ce sera difficile", a régulièrement souligné le Madrilène. "Le Tour est plus compliqué que le Giro à cause de la participation". A Tinkoff de l'épauler comme il se doit. Souvent esseulé sur le Giro, Contador devrait avoir du renfort sur le Tour avec le Polonais Rafal Majka, vainqueur de deux étapes l'an dernier, et l'Italien Daniele Bennati, l'homme des pavés. L'histoire de ce pari fou, ce sont ses jambes qui la feront.

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