Contador à l'heure du verdict
Ce jugement sera-t-il le point final d'une procédure interminable déclenchée pendant l'été 2010, quand Alberto Contador a été averti que des traces infimes de clenbutérol, un produit interdit, avaient été décelées dans ses analyses ? Le TAS fait au moins office de référence dans le monde sportif, même si un recours est toujours possible auprès du Tribunal fédéral suisse pour qu'il se prononce sur la conformité de la décision. Contador , acquitté en première instance par la fédération espagnole en février 2011, a tenu à venir devant les trois juges du TAS lors de l'audience tenue du 21 au 24 novembre dernier à Lausanne (Suisse). Il a plaidé la contamination alimentaire pour expliquer les traces de clenbutérol décelées dans son contrôle du 21 juillet 2010 lors de la journée de repos du Tour de France à Pau (et dans les contrôles des jours suivants), une explication reconnue par l'instance disciplinaire de son pays. L'Union cycliste internationale (UCI) et l'Agence mondiale antidopage (AMA) ont interjeté appel devant le TAS contre la décision espagnole. Pour avoir un avis neutre, affirme-t-on dans les coulisses de la fédération internationale qui s'était émue de voir le Premier ministre espagnol de l'époque (Jose Luis Zapatero) prendre publiquement position en faveur de Contador. Et non pour sanctionner à tout prix Contador , le champion de sa génération dans les courses par étapes.
Confiance au TAS
L'AMA, pour sa part, a laissé filtrer son mécontentement à propos de l'audition de Lausanne. Selon des médias nord-américains, l'un de ses experts n'a pu présenter comme il le souhaitait une hypothèse selon laquelle le cas positif au clenbutérol -car Contador n'est pas réellement soupçonné d'avoir cherché à ingérer cette substance à doses homéopathiques pendant le Tour- cacherait une transfusion sanguine. Dans une ambiance tendue, le président de la formation disciplinaire, l'Israelien Efraim Barack, a même été soupçonné de partialité par l'homme d'affaires luxembourgeois Flavio Becca, propriétaire de l'équipe RadioShack et employeur de son compatriote Andy Schleck qui a terminé deuxième du Tour 2010. Mais toutes les parties concernées, AMA comprise, ont validé la composition de la chambre du TAS, à la demande de l'instance suisse. Il revient donc à Efraim Barack et aux deux autres membres de la formation du TAS, le Suisse Quentin Byrne-Sutton et l'Allemand Ulrich Haas, de se prononcer dans une affaire aux enjeux multiples. S'il était reconnu coupable, Contador perdrait quasi-automatiquement le bénéfice de sa troisième victoire dans le Tour. Ses résultats 2011, notamment son succès dans le Giro, pourraient être annulés en fonction de la décision du TAS et sa saison 2012 dépendrait de la durée d'une éventuelle suspension, sachant qu'il a déjà été suspendu provisoirement pendant près de six mois (août 2010 à février 2011). Si l'Espagnol, maintenant âgé de 29 ans, était acquitté, le cyclisme pourrait se demander à quoi a servi ce feuilleton de dix-huit mois...
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