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Contador, tout n'est pas si rose

A cinq jours de l'arrivée du Tour d'Italie, Alberto Contador a semble-t-il course gagnée. Avec presque cinq minutes d'avance sur son dauphin, Michele Scarponi, l'Espagnol a toutes les raisons d'être serein. Pourtant, entre le désamour du public italien, les éternels soupçons de dopage, l'exclusion de son mécanicien chez Saxo-Bank et la perte de son ami Xavier Tondo, décédé lundi, Contador vit un Giro agité.
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Sauf incroyable concours de circonstances, Alberto Contador va remporter dimanche le Tour d'Italie 2011 à Rome. Le coureur de la Saxo-Bank a survolé l'épreuve de bout en bout et, hormis une chute rien ne pourra empêcher le Giro de tomber dans son giron. Déjà vainqueur en 2008 sur les routes transalpines, Contador s'apprête à empocher son septième grand tour et à marquer un peu plus l'histoire de son sport. Imbattable dès que la pente s'élève, l'Espagnol a achevé d’écœurer la concurrence dans le contre-la-montre de mardi. Ses rivaux sont loin, Scarponi pointe à 4'58, Nibali à 5'45... A ce stade de domination, peut-on d'ailleurs encore parler de rivaux ? Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes pour le triple vainqueur du Tour de France s'il n'y avait ses nuages noirs qui s'amoncellent au dessus de sa tête dès qu'il descend de selle. Car si sur un vélo Contador ne craint personne, "c'est un martien" dit de lui Scarponi, il redevient humain, avec ses doutes, ses peurs et ses défauts, une fois la ligne d'arrivée franchie.

En premier lieu, Alberto Contador, toujours sous la menace d'une suspension par le Tribunal arbitral du sport après son contrôle positif au clenbutérol sur le Tour 2010, ne sait toujours pas s'il pourra défendre son titre sur la Grande Boucle. Si le triple vainqueur du Tour ne semble pas plus ça perturbé par cette épée de Damoclès, il se montre beaucoup plus sensible à la réaction du public italien, qui, à l'instar de son homologue français, n'est pas toujours tendre avec celui qui écrase la compétition. Contador avait notamment essuyé des sifflets au Monte Zoncolan il y a quelques jours où les spectateurs lui avaient imputé l'abandon tardif du Monte Crostis. Depuis, l'animosité a quelque peu faibli mais le Castillan n'a pas gagné la bataille des cœurs. "C'est merveilleux de courir en Italie" tente-t-il de convaincre, louant au passage "la chaleur des tifosi". Ces derniers, comme les autres, se montrent pourtant dubitatifs après la démonstration de force de Contador dans l'épreuve chronométrée.

"La terrible nouvelle"

Comble de malheur pour le Pistolero, celui-ci a eu la douleur de perdre, avec la mort de Tondo, plus qu'un adversaire. "Sa disparition m'a privé d'un ami. J'étais en train de prendre un café  hier (lundi) quand j'ai appris la terrible nouvelle. Je n'ai pensé dès lors  qu'à gagner cette étape pour la lui dédier", a déclaré le leader du Giro. Et comme si tout ça n'était pas assez compliqué à gérer, c'est le mécanicien de Saxo-Bank qui s'est fait exclure du Tour d'Italie mardi. Faustino Munez a en effet été prié de quitter la compétition après qu'il a heurté volontairement un adolescent avec la portière de sa voiture à deux kilomètres de l'arrivée du contre-la-montre. Alberto Contador a eu beau essayer d'intervenir auprès des organisateurs pour plaider la cause de son mécano, rien n'y a fait. Comme quoi, l'Espagnol n'a pas encore les pleins pouvoirs...

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