Cyclisme : "Inadmissible de s'attaquer à notre vie privée", Marion Rousse répond à Patrick Lefevere après ses attaques envers Julian Alaphilippe
Julian Alaphilippe aurait sans doute préféré meilleur climat pour lancer véritablement sa saison, samedi 24 février, sur la classique belge du Circuit Het Nieuwsblad. Déjà critiqué plusieurs fois dans la presse par son manager Patrick Lefevere, le puncheur de la formation Soudal-Quick Step en a une nouvelle fois pris pour son grade, avant que sa compagne Marion Rousse ne réagisse dans la foulée, mercredi 21 février.
Dans une interview croisée avec l'ancien coureur devenu consultant télé José De Cauwer, publiée lundi 19 février dans l'hebdomadaire satirique belge Humo [article en néerlandais, payant], le patron de 69 ans a de nouveau mis la pression sur le double champion du monde. "Julian est un bon gars, mais après avoir signé son méga contrat, on ne l'a plus vu. J'aime mes coureurs, mais cela doit rester juste", a lancé Lefevere à propos du coureur, qui a connu plusieurs chutes et blessures depuis son deuxième titre mondial à Louvain en 2021.
"Trop de fêtes, trop d'alcool"
Celui qui dirige la structure belge depuis sa création en 2003 a cette fois taclé l'hygiène de vie du Tricolore, qui n'a gagné que quatre fois depuis le début la saison 2022, mais qui avait bien débuté au Tour Down Under en janvier en Australie (6e). "Trop de fêtes, trop d'alcool... En vieillissant, vous devez faire plus attention, vous entraîner plus dur", a poursuivi le Belge.
Marion Rousse, également ciblée par Patrick Lefevere, qui a estimé que le puncheur serait "sous le charme de Marion, peut-être trop", a réagi. "Quels que soient les sentiments de Monsieur Lefevere à mon égard, il est inadmissible de s'attaquer comme il le fait à notre vie privée", a débuté la directrice de Tour de France féminin sur Instagram.
"Alors non, je ne bois pas d'alcool, jamais même. Raté pour les fêtes également car avec un petit de trois ans, nous préférons être en forme le matin. Vous ne réussirez pas non plus, comme vous me l'avez déjà évoqué, à m'empêcher de travailler pour m'occuper et rester auprès de Julian le temps de sa carrière. Merci désormais de cesser de parler à tort et à travers et de faire preuve de davantage de respect et... de classe", a-t-elle conclu.
"Mes mots en anglais semblent plus lourds que ceux prononcés en néerlandais"
Alors que cette interview a rapidement créé la polémique, Patrick Lefevere a tenu à nuancer ses propos, un peu plus tard dans la journée de mercredi. "Une fois de plus mes mots en anglais – sans le contexte de l'interview – semblent plus lourds que ceux prononcés en néerlandais. Qu'est-ce que j'ai dit ? [...] Pas l'année dernière (comme le dit Humo), mais en novembre 2022, j'ai pris Julian Alaphilippe à part à Diegem (en Belgique), et je lui ai dit que les choses ne pouvaient pas continuer ainsi. Soit je le laisse partir, soit on va faire les choses différemment à partir de maintenant", a tenu à préciser Patrick Lefevere dans le média belge Het Nieuwsblad.
"Mon message était le suivant : 'le talent seul ne fonctionnera plus'. Julian a réalisé de grandes performances sur le Tour, mais à l'époque, il n'y avait pas, ou moins, de coureurs de haut niveau comme Mathieu van der Poel, Tadej Pogacar et Primoz Roglic contre lesquels il est désormais en compétition", poursuit celui qui couve désormais Remco Evenepoel.
"Il y a eu une période avec trop de fêtes, mais il n'a pas bu depuis notre conversation de novembre 2022. Ni au sein, ni en dehors de l’équipe. [...] Et l'entraînement n'a jamais été un problème, il a toujours continué à le faire [...]. À un moment donné, Julian a perdu confiance en lui. Il reste précieux pour l’équipe."
Patrick Lefevere, manager de la Soudal-Quick Stepau Het Nieuwsblad
Depuis deux ans, Patrick Lefevere avait déjà tancé plusieurs fois le rendement de son coureur. "Julian a un salaire de champion mais il doit confirmer qu'il en est toujours un", lâchait-il en 2022. En janvier, il avait glissé que le Français avait un "style de coureur impulsif, pas toujours intelligent, mais que les gens aiment" pour justifier la participation d'Alaphilippe au Tour d'Italie et "a priori" pas au Tour de France en 2024.
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