Cet article date de plus de neuf ans.

Daniel Teklehaimanot, la fierté de l’Afrique

Arrivé sous les acclamations d’une cinquantaine de supporteurs déchainés, Daniel Teklehaimanot est devenu le premier noir africain de l’histoire à participer au Tour de France (avec son compatriote érythréen Merhawi Kudus). Le coureur de 26 ans peut même se targuer d’avoir été le leader éphémère de la Grande Boucle à l’issue de la toute première étape, disputée sous la forme d’un contre-la-montre, à Utrecht.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
Daniel Teklehaimanot après l'arrivée de la première étape du Tour 2015

Premier coureur à s’élancer sous le soleil de plomb d’Utrecht, Daniel Teklehaimanot ne cachait pas son émotion quelques minutes avant le départ. Et 16 min et 30 sec plus tard, sortir sans encombre du parcours peu évident de cette première journée était une sorte de délivrance. Il était, pour quelques minutes, virtuel leader du Tour de France ! Après avoir repris son souffle, le dossard N.219 esquissait un léger sourire, le visage marqué par l’effort. « Je me sens vraiment heureux de pouvoir participer à un tel événement, et d’avoir franchi sans encombre cette ligne », glissait-il. « Je suis très fier aussi pour notre équipe africaine », indiquait l’Erythréen avant de regagner le bus de son équipe sud-africaine MTN-Qhubeka.

Premier à partir lors de cette 102e édition, mais aussi premier coureur érythréen et a fortiori premier noir africain à prendre part à la plus grande course cycliste du monde, Teklehaimanot est entré dans l’histoire. S’il y a bien eu des coureurs maghrébins, l’Afrique noire n’avait encore jamais été représentée sur la Grande Boucle. Considéré comme l’un des régimes les plus fermés au monde, l’Érythrée est un petit pays situé dans la Corne de l’Afrique dirigé d’une main de fer par le président Issayas Afewerki. C’est d’ailleurs à ses côtés, que Teklehaimanot avait dû parader sans broncher après avoir triomphé sur le Tour du Rwanda en 2011.

L'Erythrée, pays de vélo

Si l’on a pour habitude de voir des Erythréens s’illustrer en athlétisme, les voir performer sur un grand Tour n’est pas habituel. Pourtant, le vélo fait bien partie des sports les plus populaires dans ce pays avec les courses de fond. Cet intérêt pour la petite reine vient de l’influence des colons italiens, présents sur place près de deux siècles, de 1869 à 1941. Indépendant de l’Ethiopie depuis 1993, ce pays bénéficie en outre de quelques dénivelés propices à la formation de très bons grimpeurs. La capitale Asmara qui se trouve à plus de 2300 mètres d’altitude, accueille la plupart de ces coureurs.

Repéré en 2009, et envoyé en Suisse au Centre mondial du cyclisme (organisme de l’UCI favorisant le perfectionnement des coureurs originaires de pays émergents), Daniel Teklehaimanot a confirmé toute l’étendue de son talent en terminant meilleur grimpeur du Critérium du Dauphiné, ce qu’aucun coureur africain n’avait encore réalisé. « Je veux devenir le meilleur coureur cycliste africain de l’histoire », avait-il lancé après le Dauphiné. A 26 ans, Teklehaimanot rêve de réaliser un exploit sur le Tour de France, et ses qualités de grimpeur pourraient bien lui être profitables sur cette édition qui met la montagne à l’honneur.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.