Cet article date de plus de neuf ans.

Dopage - Commission sur la réforme du cyclisme: Armstrong était protégé par l'UCI

Le rapport de la Commission indépendante de réforme du cyclisme (CIRC), commandité par l'UCI suite aux révélations de l'Agende antidopage américaine (Usada) sur le "système Armstrong", a été publié lundi. Long de 227 pages, ce rapport révèle que l'UCI a "protégé" Lance Armstrong durant son "règne" ou encore que le Docteur Ferrari et que le Docteur Fuentes seraient toujours en activité malgré leur interdiction d'exercer la médecine sportive.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Hein Verbruggen, ancien président de l'UCI, aurait "protégé" Amrstrong selon un rapport remis à l'UCI (JOEL SAGET / AFP)

Sans être un coup de tonnerre, le rapport de la CIRC remue encore un peu le couteau dans la plaie du dopage dans le cyclisme. Ce sont les révélations de l'Agence américaine (Usada) sur les pratiques des équipes de Lance Armstrong et la protection dont il aurait bénéficié de la part de la fédération internationale. Financée par l'UCI elle-même, la CIRC a travaillé depuis un an interrogeant les trois derniers présidents (Brian Cookson, Pat McQuaid et Hein Verbruggen), des directeurs d'équipes dont Alexandre Vinokourov et Bjarne Riis ou encore des coureurs actifs ou retraités comme Chris Froome, Lance Armstrong, Riccardo Ricco ou Michael Ramsussen.

Les relations entre Armstrong et l'UCI

Le rapport revient longuement sur le cas Armstrong. L'ex-septuple vainqueur du Tour de France était considéré par l'UCI, selon le rapport, comme une "chance" pour le cyclisme au lendemain de l'Affaire Festina. Les trois enquêteurs établissent aussi, après treize mois de travail, qu'à plusieurs reprises, l'UCI n'a pas appliqué ses propres règles. Entre autres sur les certificats médicaux établis a posteriori pour justifier l'utilisation de corticoïdes, pour le Français Laurent Brochard lors de son titre mondial en 1997 et pour Armstrong dans le Tour 1999, certes deux vieilles affaires connues de longue date. En somme, résume le rapport, "la direction de l'UCI ne savait pas faire la différence entre le héros Armstrong, le septuple vainqueur du Tour survivant du cancer et modèle pour des milliers de fans, et le coureur Armstrong, doté des mêmes droits et obligations que tout autre cycliste professionnel".

Fuentues et Ferrari seraient toujours le cyclisme

Suspendus et interdits de médecine sportive, Eufemiano Fuentes, personnage central de l'affaire Puerto, et Michele Ferrari, ex-préparateur d'Armstrong, seraient toujours actifs selon certains témoins. Un coureur positif à l'EPO en 2013 dit avoir "bénéficié à distance des services du docteur Ferrari". Même histoire pour le Docteur Fuentes qui conseillerait encore certains coureurs depuis l'Amérique du Sud où il est basé.

Un débat autour du contrôle positif de Contador en 2010

On le savait plus ou moins déjà mais le contrôle positif d'Alberto Contador au clenbutérol sur le Tour de France 2010 a fait débat entre l'Union Cycliste internationale et l'Agence mondiale antidopage (AMA). Plus exactement, sa défense. L'Espagnol défendait et défend encore la thèse d'une viande contaminée. La CIRC révèle que trois employés de l'UCI sont allés rendre visite à Contador le 26 août 2010 pour lui signifier son contrôle positif. Les deux instances ont hésité à ouvrir une enquête, avant que la révélation du contrôle par des médias allemands obligent l'UCI a lancé une procédure.

La culture dopage toujours présente... mais une politique antidopage en "progrès"

"La CIRC considère qu'il y a toujours une culture du dopage dans le cyclisme, bien que les comportements commencent à changer." Pour la Commission, les coureurs qui se dopent le font en marge de l'équipe. Dans la foulée, le rapport concède que la politique antidopage de l'UCI est en "progrès". Depuis huit ans, la CIRC relève "des améliorations régulières et une volonté croissante de combattre le dopage à la source".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.