Dopage : L'USADA estime que Lance Armstrong a menti
Après le mea culpa de Lance Armstrong en mondovision face à Oprah Winfrey, il n'aura fallu que dix jours pour obtenir la réplique de l'USADA. Interrogé dans "60 minutes", émission qui sera diffusée dimanche sur CBS, Travis Tygart a confié que le Texan avait menti plusieurs fois lors de sa confession télévisée la semaine passée, notamment en niant s'être dopé lors de son retour à la compétition en 2009 et 2010.
Un dopage d'un "tout autre niveau"
Pour le président de l'Agence américaine antidopage, l'ancien roi du peloton a notamment menti en niant être dopé lors de son retour à la compétition (2009-2010). Une raison à cela : le risque de poursuites pénales aux Etats-Unis car les faits ne sont pas encore prescrits. "D'après ses tests sanguins de 2009, 2010, il y a une chance sur un million que (les variations de ses valeurs) soient dues à autre chose que le dopage", a expliqué Tygart qui confirme également une tentative de don d'environ 250 000 dollars en 2004 par l'intermédiaire d'un proche collaborateur de L.A..
Il a également ajouté que, contrairement à ses aveux, Armstrong avait bien forcé ses coéquipiers à se doper. "C'était le boss, il est clair qu'Armstrong était un des meneurs d'une conspiration qui a permis de tromper des millions de fans et ses concurrents en utilisant des dizaines de millions de dollars provenant du contribuable", martèle Tygart qui estime que le Texan était un à "tout autre niveau" en terme de dopage alors qu'il avait affirmé n'avoir rien fait de spécial. "Il avait un accès à des informations privilégiées, comment les contrôles fonctionnaient, quels tests allaient être utilisés et à quel moment, un accès spécial au laboratoire. "
Jusqu'au 6 février pour témoigner
Tygart a rappelé durant l'émission, dont des extraits ont été diffusés vendredi, les faits et conclusions établies par l'USADA qui ont abouti à la suspension à vie de l'ancien coureur pour toutes les compétitions et l'ont déchu de bons nombres de ses titres dont ses sept victoires sur le Tour de France. Le président de l'USADA a ajouté qu'il avait donné à Armstrong jusqu'au 6 février pour venir s'expliquer et déposer sous serment devant l'agence antidopage. A la clé, une possible réduction de peine de sa suspension à huit ans, ce qui lui permettrait de reprendre notamment le triathlon et le marathon par la suite.
L'intéressé avait, lui, avoué à Oprah Winfrey qu'il était prêt à participer au programme "vérité et réconciliation", une commission où les coureurs pourraient venir discuter sans risque de poursuite par la justice sportive. Une idée portée par l'Agence mondiale antidopage et l'USADA, et à laquelle s'est finalement rangée l'UCI, pourtant soupçonnée par Tygart d'avoir couvert de tels agissements.
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