Dopage : un rapport dénonce "le traitement préférentiel" de l'UCI envers Lance Armstrong
L'UCI n'est pas coupable de corruption, mais ses anciens dirigeants ont accordé un traitement de faveur à l'ex-champion, selon le rapport d'une commission indépendante publié lundi 9 mars.
Aucune vraie révélation, mais un tableau à charge. Un rapport publié lundi 9 mars dénonce la trop grande proximité des anciens dirigeants de l'Union cycliste internationale (UCI) avec Lance Armstrong, écarté du sport de compétition en 2012 après sa suspension par l'agence antidopage américaine. L'UCI n'est pas coupable de corruption mais ses ex-dirigeants ont accordé un traitement de faveur à l'ex-champion, selon ce document de 227 pages. "Il y a eu traitement préférentiel", affirme la Commission indépendante de réforme du cyclisme (Circ), créée l'an dernier à la demande de l'UCI.
"L'UCI l'a vu comme le choix idéal pour la renaissance de ce sport après le scandale Festina [du Tour 1998]", estime la Circ. En somme, "la direction de l'UCI ne savait pas faire la différence entre le héros Armstrong, le septuple vainqueur du Tour survivant du cancer et modèle pour des milliers de fans, et le coureur Armstrong, doté des mêmes droits et obligations que tout autre cycliste professionnel".
"Echange tacite de faveurs"
"Il y avait un échange tacite de faveurs entre les dirigeants de l'UCI et Lance Armstrong et ils ont présenté un front commun contre quiconque oserait l'attaquer", explique la Circ. "L'UCI n'a pas essayé d'empêcher Armstrong d'être testé à de nombreuses reprises, précise le rapport. Cependant, elle n'a pas cherché activement à corroborer si les allégations de dopage contre lui étaient fondées. Elle a adopté une position défensive, comme si chaque attaque contre Armstrong était une attaque contre le cyclisme et l'UCI."
La commission, présidée par le Suisse Dick Marty, un juriste qui a enquêté notamment sur les prisons de la CIA, se montre sévère envers les deux prédécesseurs du Britannique Brian Cookson, président de l'UCI depuis 2013 : l'Irlandais Pat McQuaid et, plus encore, le Néerlandais Hein Verbruggen, tout-puissant président de l'UCI jusqu'en 2005.
La Circ accable ainsi la politique menée jusqu'en 2006. Elle la qualifie d'"insuffisante" car surtout soucieuse de l'image et tournée vers une approche quantitative. Par la suite, reconnaît le rapport, la période est "marquée par des améliorations constantes et une volonté croissante de lutte contre le dopage au niveau de ses racines". Développement des tests inopinés, ciblage, passeport biologique, financement de la lutte antidopage… "Toutes ces mesures ont considérablement modifié le comportement de l'élite du cyclisme", relève la Circ, mais sans pour autant rétablir la confiance.
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