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Dumoulin touché mais pas coulé

La mise à l’écart d’Eric Boyer, manager de Cofidis depuis de longues années, n’a pas encore été digérée au sein de l’équipe nordiste. Les Rouges arrivent sur le 99e Tour de France avec beaucoup de question en tête. Proche de Boyer, Samuel Dumoulin peine à encaisser le coup et attend le grand départ avec impatience. Il pourrait s’illustrer dès dimanche dans la côte finale à Seraing.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
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Depuis quelques jours, le renouvellement du partenariat avec Cofidis et les nouvelles ambitions affichées par le team avaient donné du baume au cœur des coureurs. Mais l’annonce de la séparation avec le manager sportif Eric Boyer a fait l’effet d’une douche froide. Le moment est mal choisi. « Dimanche aux championnats de France c’était particulier comme ambiance, raconte Samuel Dumoulin. Ce sont des moments un peu spéciaux. On n’en a pas trop parlé entre nous mais ça nous trotte tous dans la tête. » Le remplacement de Boyer par Yvon Sanquer s’annonce délicat. « Il va prendre les fonctions d’Eric Boyer mais ça ne va pas être évident pour lui de diriger l’équipe en étant parachuté en plein départ du Tour », reprend Dumoulin. Le temps que Sanquer reprenne du service, l’équipe sera surtout à l’écoute de Didier Rous et Stéphane Augé, les deux principaux directeurs sportifs.

« Difficile de se séparer de lui »

En bon professionnel et du haut de ses huit participations au Tour, Samuel Dumoulin saura s’adapter. Mais pour l’instant, la plaie est encore ouverte. « Tous les coureurs n’avaient pas tous la même relation avec Eric. Il m’avait fait venir dans l’équipe. Ça aurait été mon cinquième Tour avec lui, explique-t-il. Il est pour beaucoup dans ma progression dans ma carrière. C’est difficile pour moi de se séparer de lui. Pour d’autres coureurs qui sont arrivés plus tard, il n’y avait surement pas la même affinité. » Le mieux est encore de passer à autre chose, c’est-à-dire la course. « Il va falloir que tout le monde se lance. On n‘est que trois à avoir vraiment de l’expérience dans le Tour (Di Gregorio, Moncoutié et Dumoulin, ndlr). Il y a quatre néophytes et deux qui n’en ont fait qu’un ou deux. Il faudra qu’ils se mettent dans l’ambiance, ajoute Dumoulin, vainqueur d’une étape à Nantes en 2007. Ils ont plus ça en tête que les problèmes internes. On va lancer la course, donner les consignes et ça va se faire naturellement. »

Objectif maillot blanc pour Taaramae

Puncheur émérite, Dumoulin a déjà quelques idées derrière la tête. Pas forcément au sprint où le niveau est trop élevé pour lui mais dans les bosses. « Depuis quelques années j’ai essayé de jouer sur les sprints mais c’est difficile. Même au niveau français je ne suis pas le plus rapide sur le plat. Il faut une équipe bien structurée sur le Tour de France pour faire les sprints massifs. Les arrivées comme celle de Seraing dimanche voire à Boulogne mardi sont plus dans mes cordes. C’est un Tour dessiné pour les opportunistes. » Si une victoire d’étape redorerait le blason de Cofidis, l’équipe nordiste aimerait bien ramener un maillot à Paris pour sa seizième participation consécutive à la Grande Boucle. La tunique blanche est à portée de pédales pour l’Estonien Rein Taaramae. « On croit en lui même s’il a eu une approche difficile, indique Dumoulin. La montagne n’arrive que dans une semaine et il aura de la fraîcheur. Il n’y a pas une grosse concurrence sur ce classement. Il veut aussi faire un bon général. On va l’épauler au mieux pour qu’il atteigne son objectif et celui de l’équipe. » Dans son canapé, Eric Boyer appréciera cette ultime reconnaissance de son travail.

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