Eddy Merckx : le départ du Tour de France à Bruxelles en 2019, "c'est plus qu'un cadeau"
Le Tour de France 2019 s’élancera de Bruxelles pour célébrer le cinquantenaire de la première victoire d’Eddy Merckx, légende de la Grande Boucle, et invité de franceinfo.
Le Tour de France s'élancera de Bruxelles en 2019, ont annoncé, mardi 30 mai, les autorités de la capitale belge et Amaury sport organisation (ASO), l'organisateur de la course. C'est un hommage au Belge Eddy Merckx, 50 ans après sa première victoire sur la Grande Boucle qu'il a remporté cinq fois au total. Ce règne sans partage lui a valu le surnom de "cannibale". Eddy Merckx était présent, mardi, à l'Hôtel de Ville de Bruxelles, où l'annonce a été faite, et il a répondu aux questions de franceinfo.
franceinfo : Comment avez vous réagi en apprenant que le Tour partirait de chez vous ?
Eddy Merckx : C'était bien sûr une très grande fierté. Je suis très fier qu'ASO prenne cette décision. Cela fait 50 ans que j'ai gagné la plus belle victoire de ma carrière. En plus, c'est ici à Woluwé-Saint-Pierre, où j'habitais, que j'ai endossé pour la première fois le maillot jaune. Donc ce sont des souvenirs incroyables. C'est plus qu'un cadeau.
On se souvient de ce coup de force, en 1969, entre les communes de Luchon et de Mourenx, lorsque vous reléguez la concurrence à plus de 7 minutes ! Quel souvenir gardez-vous de votre première victoire sur le Tour ?
C'est la plus belle victoire de ma carrière. C'est un rêve d'enfant qui se réalise car, quand on est gamin, on regarde le Tour de France à la télévision. On jouait au Tour de France dans le quartier où j'habitais avec mes copains. On faisait des courses et celui qui était en tête mettait un tee-shirt jaune.
Vous vous rappelez de cette étape Luchon-Mourenx-Ville-Nouvelle ?
Oui, certainement. On escaladait le Tourmalet puis Soulor et Aubisque. Et puis, après l'Aubisque, il y avait encore pas mal de bosses pour arriver à Mourenx-Ville-Nouvelle. Ça fait long quand même. Ça fait vraiment mal aux jambes.
À l'arrivé de cette étape, vous vous dites que le Tour est gagné ?
Oui, après avoir gagné cette étape avec près de 8 minutes d'avance, je pensais que j'avais fait le plus gros à quelques jours de l'arrivée. À moins d'une chute ou d'un contre-temps, je pensais que j'avais gagné le Tour de France.
C'est la plus belle de vos cinq victoires ?
Ah oui, certainement ! La première et la plus belle de mes cinq victoires.
Le Tour de France a beaucoup évolué en un demi-siècle. Selon vous, est-ce plus dur aujourd'hui qu'à votre époque de gagner la Grande Boucle ?
Je pense que c'est identique. Gagner le Tour de France n'est jamais facile. Il y a beaucoup de concurrence et beaucoup de pression. Peut-être qu'aujourd'hui, il y a plus de pression médiatique que de mon temps, mais cela reste quand-même un exploit athlétique important.
Il y a n'y a plus de Belges ni de Français au palmarès du Tour de France. Côté belge, les dernières victoires remontent à votre règne (entre 1969 et 1974) et à Lucien Van Impe (vainqueur du Tour en 1976) ; côté Français, on trouve Laurent Fignon (vainqueur en 1983 et 1984) et Bernard Hinault (vainqueur en 1985). Comment l'expliquez vous ?
D'abord, le cyclisme s'est mondialisé. Et puis, il y a beaucoup plus de sports qui sont à la portée des jeunes et le cyclisme est un sport très dur. C'est peut-être la raison pour laquelle, ils sont moins motivés. Mon seul espoir est de voir, un jour, un Belge remporter le Tour de France.
La prochaine édition, cet été, s'élancera de Düsseldorf, en Allemagne, le 1er juillet. Avez-vous un favori ?
On pense tout de suite à Christopher Froome bien sûr, mais je pense que d'autres peuvent l'inquiéter : Romain Bardet -qui a terminé sur le podium donc pourquoi pas-, Nairo Quintana, voire du côté espagnol. Je ne vois pas de Belge.
Il est prêt / he is ready #TDF2019 pic.twitter.com/uRVTB9dEJu
— Le Tour de France (@LeTour) 30 mai 2017
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