En attendant la caravane du Tour
C'est une route typique comme on en voit des centaines sur le Tour de France. A la sortie d'Athies dans la Somme en haut d'une petite montée, la chaussée est bordée de champs de betteraves, de haricots et au loin dans la brume, trône l'usine Bonduelle qui emploie des centaines de personnes dans la région.
En dépit du temps maussade et de la fine pluie qui tombe sans discontinuer, une petite bande vient s'installer une heure avant l'arrivée de la caravane publicitaire. Des passionnés de vieux tracteurs de "Rétro Passion Ennemain" viennent disposer trois engins hors d'âge. Une petite camionnette se gare à côté avec tout ce qu'il faut en matière de ravitaillement...essentiellement à base de houblon et de raisin.
Pour avoir des cadeaux "il faut faire coucou "
Le petit groupe composé de Christian, Freddy et d'Alain est rapidement rejoint par Tony, Élise, Aurélie et Élodie. "Elle passe quand la caravane ? " s'interroge Aurélie. "Faut encore attendre ", réplique Tony qui a eu des informations précises d'amis installés à une vingtaine de kilomètres de là. La longue attente peut donc commencer arrosée de quelques verres et de conseils stratégiques sur la manière d'avoir le plus de cadeaux publicitaires. "Il faut leur faire coucou ", explique ainsi Aurélie. "En même temps j'allais pas leur faire un bras d'honneur ", rétorque du tac au tac Élodie.
Et quand les premiers marchands ambulants, qui précèdent de quelques kilomètres la caravane, arrivent, la troupe s'échauffe...jusqu'au moment où tout le monde se rend compte que pour l'instant il faut payer. "On vient les voir, on va pas non plus leur donner de l'argent ", rigole Aurélie. Christian achètera quand même un parapluie Tour de France : "C'est pratique pour récupérer des cadeaux, " explique-t-il. "Une épuisette serait mieux ", philosophe Freddy.
Des dizaines d'objets publicitaires récupérés
La caravane est attendue à 12h09 et à 12h15 elle n'est toujours pas là suscitant quelques inquiétudes. "Ils se sont peut-être arrêtés chez Charles ", le bar d'Athies, explique Alain. "Le problème c'est que quand tu t'y arrêtes, tu ne repars plus ", remarque Aurélie. Mais quand les premières sirènes de la caravane approchent, les blagues se font plus rares et tout le monde se déploie des deux côtés de la route histoire de maximiser les chances de récupérer des cadeaux.
Pendant une demi-heure, les voitures et les chars des marques partenaires du Tour se succèdent en jetant des objets publicitaires. Elise récupère de la lessive sous le regard amusé d'Aurélie qui n'en a cure "de toutes façons je ne me lave pas ", lance-t-elle en riant. Un peu plus tard, c'est le camion d'un marque d'eau qui arrive et Alain de regretter : "Ils auraient pu distribuer le pastis qui va avec ". Suivent ensuite les voitures de la gendarmerie : "Et eux, ils distribuent quoi ? ", demande Élodie. "Des PV ", répond Freddy qui peu après récupère le journal local. Avec quelques regrets : "J'en ai pas besoin, je l'ai acheté ce matin. "
La course regardée à la maison
Passés les dizaines de chars, c'est l'heure du bilan. Et la moisson a été plutôt bonne. Aurélie a récupéré des bracelets et des portes-monnaies : "Ils en distribueaient beaucoup ", remarque-t-elle. Derrière, Alain mange quelques biscuits apéritifs récoltés peu avant. Dans une poussette, le petit Matteo est affublé d'une casquette et de grosses lunettes.
Une nouvelle attente peut commencer. Celle des coureurs cette fois-ci. Mais pas pour tout le monde. Aurélie, elle, va sans doute retourner chez elle regarder la course à la télévision : "De toute façon, je n'habite qu'à un kilomètre et je les verrai mieux de chez moi ". Les courageux, eux, sortent une table pliante, le casse-croûte et quelques bouteilles. Toujours sous une pluie fine.
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