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"En cinq ans, on est allé partout" : le patron du Tour de France se défend après avoir dévoilé le parcours 2020, quasi-exclusivement dans le Sud

Le parcours du Tour de France, dévoilé mardi, se situe en grande partie dans le sud de la France. Christian Prudhomme le directeur répond aux critiques à ce sujet.

Article rédigé par franceinfo
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Christian Prudhomme au col de la Madeleine.  (FABRICE RIGOBERT / FRANCEINFO)

Christian Prudhomme, directeur du Tour de France, est revenu sur franceinfo mardi 15 octobre sur le parcours du Tour 2020, dévoilé plus tôt dans la journée. Cette grande boucle sera largement montagneuse et se déroulera majoritairement dans le sud de la France, suscitant les critiques des habitants de la moitié nord du pays. "Quand on superpose les cartes du Tour de France, en cinq ou six ans on est allé partout", se défend Christian Prudhomme. "Le départ de Nice fait que l'on a privilégié ce qu'on pouvait avoir, et que l'on a rarement, à savoir la montagne et la moyenne montagne."

franceinfo : En découvrant le parcours, les amateurs bretons sont déçus. Allez-vous revenir en Bretagne et est-ce un "Tour du sud de la France" ?

Christian Prudhomme : On va revenir évidemment en Bretagne. On a fait quatre étapes en Bretagne en 2018. La Bretagne est la fille aînée du cyclisme. Aujourd'hui avec 3 500 km de course, on ne peut plus passer partout. La carte du Tour a été coupée en deux dans le sens de la longueur l'année dernière. C'est coupé en deux dans le sens de la largeur en 2020. C'est vrai que le départ de Nice, et je m'en réjouis de ce départ de Nice, fait que l'on a privilégié ce qu'on pouvait avoir et qu'on a rarement, à savoir la montagne et la moyenne montagne.

Alpes, Pyrénées, Massif-Central, Vosges. Ce Tour va grimper tout le temps ?

C'est ce grand départ du sud, de Nice qui nous permet d'être très vite dans la montagne. En 107 éditions du Tour c'est seulement la septième fois que le Tour de France part du sud et donc ce départ nous permet d'être très vite dans la montagne. La volonté n'est pas de durcir le parcours mais de varier. C'est vrai que dans la première semaine on aura déjà des cols et notamment le célèbre Turini (Alpes-Maritimes) dès le premier dimanche. On arrivera à Orcières-Morlette (Hautes-Alpes) le mardi. On aura très vite le Massif central et les Pyrénées donc une première semaine qui sera différente des fois précédentes. On aura quatre arrivées au sommet, plus deux autres en altitude.

Chaque année vous avez une trouvaille en montagne qui va faire mal aux coureurs, ce sera laquelle en 2020 ?

Il y a un nouveau col qui s'appelle le col de la Loze (Savoie) au-dessus de Méribel où nous ferons étape. C'était un chemin qui était pour les engins de remontées mécaniques et les stations des trois Vallées ont décidé de les goudronner pour les cyclotouristes l'été. Et là, vous avez le prototype du col du 21e siècle. La route épouse les courbes de la montagne. Vous passez de 1 700 à 2 300 mètres par une route plane puis un mur à 20 % et à nouveau un faux plat puis ça remonte à 15 %. C'est-à-dire une succession de murs pendant les sept derniers kilomètres. C'est vraiment quelque chose qui n'existe pas. C'est un vrai choc. Je vous avoue que quand je l'ai vu je me suis dit qu'il fallait qu'on fasse cette arrivée au sommet qui n'était pas prévue avant le mois d'août. C'est au dernier moment qu'on l'a décidé. 

Le départ aura lieu un peu plus tôt que d'habitude, le 27 juin à cause des Jeux olympiques. L'enchainement va être dur pour les coureurs ?

Dès la fin du Tour, le dimanche 19 juillet, les coureurs sélectionnés pour les Jeux olympiques prendront l'avion, quatre heures après l'arrivée. Ils prendront le premier avion pour Tokyo puisque ce sont les épreuves de cyclisme qui sont les premières épreuves des Jeux olympiques. Elles se disputent huit jours après l'arrivée du Tour sur un circuit difficile.

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