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Florian Sénéchal, avaleur de pavés

Ne comptez pas sur Florian Sénéchal pour dire du mal des pavés. Il est déjà tombé dessus mais il est surtout tombé dedans depuis tout petit. Elevé à la flandrienne, le coureur de Cofidis arrive à Cambrai, au terme de la 4e étape du Tour de France, en terrain presque conquis. Encore trop juste pour prétendre à la victoire sur Paris-Roubaix, Sénéchal a fait de ce mini enfer du Nord un objectif.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Florian Sénéchal sur les pavés du Tro Bro Leon (PICASA)

Ce matin au réveil, ils sont nombreux à avoir la boule au ventre, à scruter le ciel pour tenter de se rassurer. Changer les boyaux ne suffit pas. Une journée sur les pavés, quelle galère ! Un caillou de granit dans la chaussure de plusieurs favoris du Tour. Au pied du bus Cofidis, quand on entend le mot pavé, Florian Sénéchal n’est jamais très loin. Lui, il est taillé pour ça et il adore ça ! Comme Fabian Cancellara, Greg Van Avermaet, John Degenkolb ou Johan Van Summeren, Sénéchal est dans son élément quand le bitume cède sa place aux pavés. « Depuis que je suis gamin, je passe mieux les pavés que les autres, avance-t-il comme explication. Je me sens super bien dessus. » Pour un peu, il leur murmurerait des mots doux. « Je ne leur parle pas, coupe-t-il. Je m’entraîne dessus et je les connais. Je sais comment le vélo réagit et où il faut rouler. » Le pavé a un cœur de pierre. Il ne se donne qu’aux puissants. A force de les côtoyer, Sénéchal en a percé le mystère. « C’est la force pure qui prime sur les pavés et il ne faut pas s’affoler car on peut vite se retrouver à terre si on fait des droite-gauche. »

Carte blanche

Sénéchal lui connaît parfaitement le chemin. Pas besoin de carte pour débouler à fond sur la place Aristide Briand où se situe l’arrivée à Cambrai. « On arrive à la maison. Je suis tout excité, lâche-t-il. Je pense qu’il y aura beaucoup de monde. » Forcément, le Cambrésien vise autre chose qu’un accessit. 17e et premier français du dernier Paris-Roubaix qu’il avait remporté chez les juniors, Sénéchal veut aller encore plus haut. « Je vais essayer d’être dans les dix premiers et suivre les meilleurs. De toute façon, je vais donner le maximum. Aujourd’hui, l’équipe me laisse faire ce que je veux pendant les secteurs. » S’il y aura un petit air de Paris-Roubaix, les pavés du Nord n’ont toutefois pas la même saveur en juillet qu’au mois d’avril. La philosophie des classiques n’a rien à voir avec celle d’un grand tour. Ceux qui ont un goût prononcé pour Paris-Roubaix vont ronger leur frein. La plupart des cadors des pavés joueront les capitaines de route plutôt que la gagne.

"ça va frot​ter"

« Ça sera différent, assure Sénéchal. Il y a des coureurs qui sont forts mais ils n’auront pas carte blanche car ils sont là pour protéger leur leader. Ils vont surtout chercher à les placer. » Si crainte il y a, elle sera là pour le rouleur de Cofidis. « Ça va être dangereux quand Sky, BMC, Tinkoff voudront tous se placer. Ça va beaucoup frotter et il y aura surement des chutes avant le début des pavés. Il faudra filocher entre les chutes et bien se placer. Il ne faut pas hésiter à « bouffer » un peu de vent car on peut être dixième ou en queue de peloton et prendre une grosse chute. Va-y-avoir du sport. »

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