Froome, Contador, Cavendish, Bardet : les hommes de la première semaine du Tour de France
Un classement général très serré
En faisant cadeau d’une seconde à Alejandro Valverde et Tejay Van Garderen, onze coureurs se tiennent en une minute au soir de la dixième étape du Tour de France. Ce fait rarissime est d’autant plus surprenant que les organisateurs du Tour avaient proposé beaucoup de terrains différents aux leaders pour s’expliquer : une bosse en forme de mur à Cherbourg, un massif intermédiaire au Lioran, un saute-mouton vers Bagnères-de-Luchon et enfin une arrivée au sommet à Andorre Arcalis. Une chose est sûre, et ce classement le prouve, le niveau est très serré sur ce Tour 2016. Si nous ne pouvons prévoir de l’avenir et de ce que nous pourrions apprendre, gageons que ceci est un signe positif pour la lutte antidopage. Toujours est-il que dès jeudi au Ventoux, le public et les suiveurs attendent une vraie explication entre Froome, Quintana et les autres.
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Cavendish en maître
Bien souvent sur la Grande Boucle, un sprinteur domine ses compères. Greipel en 2015 et Kittel en 2014 (quatre victoires) en sont les preuves les plus récentes. En 2016 c’est l’ancien boss des emballages finaux de la Grande Boucle qui a repris place sur le trône : Mark Cavendish. En quatre tentatives, le « Cav » s’est imposé trois fois, seulement en difficulté à Limoges (loin de Kittel et Coquard) sur une arrivée qui ne convenait que moyennement à ses qualités. Toujours est-il que l’ancien de HTC, Sky et Etixx-Quick Step a pris une superbe revanche au sein d’une équipe moins réputée, Dimension Data, mais terriblement efficace pour son leader. Avec désormais 29 succès sur le Tour de France, le Britannique est devant Bernard Hinault (28) et à cinq longueurs du recordman, Eddy Merckx (34). Si Cavendish vit des jours difficiles dans les Pyrénées, il est encore en course et comptera sur les arrivées Revel (peut-être), Montpellier, Villars-les-Dombes, Berne et Paris pour se rapprocher un peu plus du légendaire Belge.
Des leaders en perdition
Alberto Contador ne remportera sans doute plus le Tour de France. Si l’Espagnol a décidé de poursuivre sa carrière une saison de plus, on voit mal comment il pourrait retrouver ses jambes d’antan, celles qui lui ont permis de régner sur la Grande Boucle en 2007 et 2009. Il était arrivé sur l’édition 2016 avec beaucoup d’ambitions. Malheureusement une chute dès la première étape l’a contraint à revoir ses ambitions à la baisse. Meurtri, le « Pistolero » a lâché du temps à Cherbourg puis encore un peu au Lorian et enfin à Bagnères-de-Luchon. Vers Andorre, il a bien tenté de se réveiller mais fiévreux, il a mis la flèche et quitté le Tour. Un déchirement.
Annoncé comme équipier de Fabio Aru, Vincenzo Nibali joue un jeu très difficile à lire depuis le départ du Mont-Saint-Michel. Repoussé à plus d’une demi-heure de Christopher Froome au général, le dernier vainqueur du Giro s’est glissé dans des échappées mais n’a ni pu espérer une victoire d’étape, ni été utile pour son leader et néanmoins meilleur ennemi, Fabio Aru. On sait le Sicilien et le Sarde loin d’être amis, on imaginait mal Nibali se mettre au service de son aîné. Sur les pentes d’Andorre-Arcalis, Nibali nous a donné tort en aidant son compatriote à la peine. Reste qu’il ne l’avait pas fait jusqu’ici. Le fera-t-il sur le Ventoux et dans les Alpes ?
Bardet patron, Pinot loin de ses ambitions
« Cette première semaine est la meilleure de ma carrière sur le Tour ». La phrase est de Romain Bardet et comment lui donner tort ? Sixième du général à seulement 44 secondes de Froome et 25 du podium, l’Auvergnat a seulement lâché quelques mètres dans la montée vers Andorre dimanche. Pour le reste, c’est de la perfection autant pour lui que pour son équipe. L’an dernier il était monté en puissance jusqu’à remporter un succès de prestige et monter à la neuvième place du général. Si le meilleur est à venir, Bardet peut nourrir de belles ambitions.
Le Dauphiné avait fait naître des doutes, les premières montées significatives du Tour de France 2016 les ont confirmés : Thibaut Pinot n’est pas à son meilleur niveau. Un peu en retrait à Cherbourg, en difficulté au Lioran, lâché au Lac de Payolle, le leader de la FDJ a tenté un baroud d’honneur vers Bagnères-de-Luchon avant de perdre toutes ses ambitions de top 10. Encore à l’avant dimanche vers Andorre, Pinot a confirmé que ses jambes n’étaient pas incroyable mais il a glané le maillot à pois et fait un (léger) rapproché au général. De bon augure pour la suite ?
Enfin les premières semaines de Warren Barguil et Pierre Rolland se sont ressemblé. Excellente au début puis moyenne dimanche avec du temps perdu vers Andorre. Le grimpeur de Cannondale se ressentait de son choc contre un mur dans une descente samedi alors que celui de Giant-Alpecin avait prévenu que ses jambes étaient « moins bonnes que l’an dernier ». Toujours placés (15e et 17e), les deux Français pourraient viser une étape alors que la France court toujours après son premier succès sur ce Tour et ce même si Bryan Coquard, confirmant ses qualités exceptionnelles, est passé tout près à Limoges.
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