Froome, Porte, Quintana, Bardet : les favoris du 104e Tour de France
Chris Froome pour le quatrième
Quand on est tenant du titre et triple vainqueur, on est évidemment le favori du prochain Tour de France. On est aussi l’homme à abattre. Christopher Froome le sait, et c’est ce qui lui a fait déclarer au Guardian que ce Tour était “le plus grand défi de sa carrière”. A 32 ans, le Britannique a choisi de se ménager cette saison pour arriver le plus frais possible au départ le 1er juillet. Ce changement de préparation lui a peut être coûté la victoire sur le Dauphiné, qu’il a terminé quatrième. En 2013, 2015 et 2016 il avait à chaque fois réalisé le double Dauphiné-Tour de France. Moins impérial sur les routes alpestres cette année, le triple tenant du titre assure que ce n’est pas un problème.
Sur les routes françaises, il pourra compter sur l’armada Sky avec entre autres Gerraint Thomas, Sergio Henao et Mikel Landa qui se succèderont pour l’emmener dans les cols. Cette année, un grain de sable s’est glissé dans la préparation bien huilée de Christopher Froome. L’enquête ouverte par l’agence britannique anti-dopage contre l’équipe Sky risque de faire parler d’elle sur les routes du Tour. Si le tenant du titre a assuré n’avoir jamais consommé l’une des 55 doses de triamcinolone commandées par l’équipe Sky entre 2010 et 2013, cela pourrait perturber un peu sa quête d’un quatrième Tour de France. En cas de victoire, il rejoindrait Anquetil, Merckx, Hinault et Indurain dans le club des quadruples vainqueurs.
Richie Porte, enfin émancipé ?
Et si le meilleur ami de Christopher Froome était son adversaire le plus redoutable ? Longtemps son lus fidèle lieutenant, Richie Porte s’est émancipé chez BMC et semble avoir enfin accepté l’idée d’enfiler un costume de leader. Très bon en contre-la-montre, il a devancé son ancien coéquipier dans l’exercice sur le Critérium du Dauphiné, et n’a pas souffert de la comparaison en montagne. Son équipe est certes plus faible que le Team Sky, mais Porte a l’habitude des ascensions en solitaire quand il se retrouve privé de coéquipiers. Reste une interrogation, sera-t-il capable de provoquer les événements pour prétendre la victoire finale ? S’il a remporté le Tour de Romandie cette saison, il s’est fait devancer pour une poignée de secondes dans l’étape finale du Dauphiné. Une erreur d’appréciation qui coûte cher, et qu’ils serait malheureux de reproduire sur les routes du Tour.
Nairo Quintana, un Giro dans les jambes
Le podium du Tour de France, Nairo Quintana connaît. Deux fois deuxième, une fois troisième, le grimpeur colombien est toujours à la poursuite du seul Grand Tour qui manque à son palmares. Indéchiffrable, le leader de la Movistar brille parfois plus par son attentisme en montagne que par ses attaques, mais il reste un formidable grimpeur qu’il est presque impossible de décrocher. Avec une très belle équipe Movistar pour l’accompagner, Quintana a tous les atouts pour monter sur le podium une quatrième fois. Il reste cependant une inconnue qui déterminera sa capacité à se battre pour la victoire finale : comment a-t-il récupéré du Giro. Engagé dans un doublé Tour d’Italie-Tour de France, le Colombien a été battu par Tom Dumoulin au mois de mai. Son classement final sur les Champs Elysées dépendra en partie de la quantité d’énergie lâchée lors de ces trois semaines italiennes.
Romain Bardet, espoir français
Deuxième du Tour de France l’an dernier, Romain Bardet ne peut plus se cacher : il fait partie des favoris de cette 104e édition. mais peut-il prétendre à la victoire finale ? Dans Libération, le leader d’AG2R s’est empressé de faire retomber la pression qui pèse sur ses épaules, en déclarant notamment : “Je ne cours pas pour gagner le Tour”. Il en faudra sans doute plus pour atténuer les attentes d’un public français qui, s’il a retrouvé la joie de voir des Français sur le podium (Bardet l’an passé, Péraud et Pinot en 2014), attend toujours un successeur à Bernard Hinault. Toujours agressif quand la route s’élève, particulièrement bon en troisième semaine l’an dernier, c’est plutôt du côté des contre-la-montre que se trouve le danger pour Romain Bardet. Les efforts solitaires seront réduits cette année (14 kiomètres à Dusseldorf, 22 à Marseille) mais cela reste suffisant pour faire perdre du temps au grimpeur auvergnat.
Contador, Aru, Chaves et les autres
Impossible de parler des favoris du Tour de France sans mentionner Alberto Contador, double vainqueur du Tour, du Giro et de la Vuelta. Auteur d’un début de saison marqué par les deuxièmes places, le grimpeur espagnol se présente au départ sans victoire et sans beaucoup de certitudes, après un Critérium du Dauphiné en demi-teinte. Absent du Giro à cause d’une blessure, Fabio Aru peut lui aussi jouer sa carte, accompagné chez Astana par le vainqueur surprise du Dauphiné Jakob Fuglsang. Pour sa découverte du Tour de France, Esteban Chaves aura la casquette de leader pour Orica. Sa préparation a été tronquée par une blessure au genou, mais le Colombien, déjà présent sur le podium du Giro et du Tour d’Espagne, peut créer la surprise.
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