Froome ronge son frein
« Tout le monde dans l’équipe doit faire des sacrifices pour le maillot jaune. C’est le travail. Nous avons fait notre travail. » On ne rigole pas dans les rangs de l’armada Sky. Il n’est pas question d’y voir éclater une mutinerie, encore moins une simple rébellion. Christopher Froome est un bon soldat pour le Colonel Wiggo, montant en première ligne quand il faut et restant à sa place quand il faut. C’est la loi de tout sport d’équipe quand bien même les adversaires sont déjà éparpillés sur le champ de bataille. Quand on demande au Britannique quelle est la prochaine étape de sa carrière, il botte en touche. Ce n’est pas encore l’heure d’en parler. « Pour l’instant, je ne pense qu’à l’étape de demain et au contre-la-montre. Aurais-je une autre occasion de remporter le Tour de France ? Peut-être. Ça serait grave si c’était vrai. J’ai 27 ans et j’espère que j’aurais d’autres chances dans le futur. »
Un Tour de sacrifice
La servilité, ça ne durera qu’un Tour. En 1996, Jan Ullrich avait connu la même situation derrière son leader Bjarne Riis avant de prendre enfin son envol l’année suivante. En 1985, un Bernard Hinault en difficulté avait profité du travail de son coéquipier Greg LeMond pour remporter son cinquième Tour. Le « Blaireau » avait alors promis à l’Américain de l’aider à gagner l’année suivante. Il respectait sa promesse alors qu’il pouvait ajouter une nouvelle grande boucle à son palmarès. Froome sera-t-il premier en 2013 dans un Tour du centenaire certainement plus épicé et avec le retour de Contador ? Confortablement installé sur son trône, Wiggins lui prédit un avenir en jaune. Pas tout de suite mais dans un temps prochain. « Chris est un super coéquipier en montagne. Il peut gagner le Tour un jour, assure le maillot jaune. Pour l’instant, il n’a fait que deux grands tours dans les roues, il n’a pas subi la pression depuis janvier mais il a le talent et le mental. Moi, je ne suis pas un vrai grimpeur. Je suis toujours un « chronoman » qui grimpe. »
Wiggins déconcentré
Que s’est-il donc passé dans la montée vers Peyragudes ? On y a vu un Christopher Froome très facile prendre plusieurs fois quelques mètres d’avance sur son leader, se retourner et puis l’attendre. Le lieutenant de Wiggo assure que c’était le plan. Que l’équipe avait prévu qu’ils arrivent ensemble pour protéger le maillot. Wiggins indique pour sa part qu’il était ailleurs, moins concentré. La tête du côté des Champs-Elysées. « Au sommet du Peyresourde, pour la première je me suis dit que j’allais gagner le Tour, raconte le leader du classement général. J’ai vu que Nibali n’était pas bien. J’étais dans un autre monde car je pensais à toutes les personnes qui m’ont permis d’arriver là. Chris me disait allez viens on va prendre encore des secondes d’avance. » Devant, Froome pensait peut-être à son avancement, quand il prendra du galon et qu’il sera lui-même nommé colonel des Sky. Si son avenir passe par l’équipe britannique.
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