Froome s'impose, Wiggins en jaune
Sky au septième ciel. On savait l'équipe britannique très forte mais peut-être pas à ce point. Sans placer la moindre attaque, la formation de Bradley Wiggins a distancé presque tous ses rivaux en grimpant en rythme, apportant presque sur un plateau le Maillot Jaune à son leader. Avec des coéquipiers comme ça, Wiggins peut envisager les prochaines étapes montagneuses avec sérénité. Certes, le Britannique n'a pas encore Tour gagné mais au moins il connait le noms de ses vrais adversaires. Il semblerait que ceux-ci se nomment Cadel Evans et Vicenzo Nibali. Pourtant, aucun de ces trois hommes n'ont levé les bras en vainqueur sur la Planche des Belles Filles, ce privilège revenant à Christopher Froome, justement récompensé de ses efforts lors de l'ascension finale.
La première, et véritable échappée du jour, partait dès le 17e kilomètre. Les courageux s'appelaient Cyril Gautier (FRA/Europcar), Christophe Riblon (FRA/AG2R La Mondiale), Michael Albasini (SUI/Orica Greenedge), Luis Leon Sanchez (ESP/Rabobank), Chris-Anker Sorensen (DAN/Saxo Bank), Martin Velits (SLO/Omega Pharma Quick Step) et Dimitriy Fofonov (KAZ/Astana). Ensemble, et grâce à une remarquable coopération, les sept fuyards vont compter jusqu'à près de six minutes. Mais le peloton, tout en contrôle, maintiendra toujours les échappés à distance raisonnable. Inutile de se "cramer" dans des efforts inutiles, la montée vers la Planche des Belles Filles se chargerait d'elle-même de faire la sélection…
A fond la Froome
Classée en première catégorie, cette ascension de six kilomètres à 8,5% de moyenne se caractérisait par des pointes à 13% au pied du col et un passage terrifiant à 20% dans la partie finale. Ramené par ses coéquipiers de Sky, et notamment par un Boasson-Hagen déchaîné, le peloton fondait sur les hommes de tête qui explosaient dès les premiers lacets. Seuls résistaient Albasini et Sorensen mais l'effort, plein de panache, était vain. Il fallait donc laisser les favoris s'expliquer entre eux. Comme souvent, l'écrémage se faisait par l'arrière. Exit Peter Sagan, le maillot vert, Thomas Voeckler, Philippe Gilbert, Ivan Basso, Frank Schleck, Sylvain Chavanel, tant d'autres et… Fabian Cancellara. Sans surprise, la montée était trop raide pour le maillot jaune.
Au final, il ne restait plus grand monde pour se disputer la victoire finale. Parmi les favoris subsistaient Bradley Wiggins, encore entouré par deux coéquipiers, Cadel Evans, Vicenzo Nibali et Denis Menchov. Pierre Rolland, lui, parvenait à suivre le train infernal des Sky. Malgré sa chute la veille, le Français d'Europcar impressionnait par son coup de pédale avant de lâcher à deux kilomètres de l'arrivée. Tout comme Menchov. Finalement, tout allait donc se jouer entre Froome, Wiggins, Evans et Nibali. Plaçant une dernière mine à quelques encablures de la ligne d'arrivée, Froome qui avait déjà emmené son leader dans un fauteuil, trouvait une juste récompense à son labeur. Mais c'est bien Bradley Wiggins qui a posé sa grosse patte sur le Tour avec désormais 10 secondes et 16 d'avance sur l'Australien de la BMC et l'italien de la Liquigas. A 32 ans, il endosse pour la première fois de sa carrière le maillot jaune. Certainement pas la dernière.
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