Fuglsang, Pinot, Quintana : le baromètre du Dauphiné
En hausse
• Jakob Fuglsang
Et si c’était l’année de Jakob Fuglsang ? Déjà vainqueur du Dauphiné en 2017 mais barré chez Astana par Fabio Aru, le Danois n’a jamais eu l’occasion de briller sur le Tour de France à l’exception de sa 7e place en 2013. D’abord placé avant la montagne puis décisif samedi, Fuglsang a profité de l’absence de Chris Froome pour se muer en patron de la course. Dimanche, personne n’a réellement osé l’attaquer. Bon en contre-la-montre, désormais excellent grimpeur, Fuglsang connaît une saison 2019 superbe avec notamment un succès sur Liège-Bastogne-Liège. Il va arriver sur le Tour en confiance et en leader d'une équipe Astana qui s'est montrée très solide.
• Wout Van Aert
Lui la confiance semble l’habiter perpétuellement. Rayonnant sur les classiques du printemps, Wout Van Aert a éclaboussé le Dauphiné de sa classe en étant le seul à enlever deux étapes. Le voir triompher à Voiron en devançant Bennett et Alaphilippe est une surprise mais sa victoire sur le chrono la veille à Roanne a époustouflé tout le monde. Polyvalent, Van Aert a énormément de cordes à son arc. S’il devra travailler pour son sprinteur, Dylan Groenewegen, sur le Tour, il y a fort à parier qu’il aura aussi une ou deux opportunités pour briller. Ce jour-là, on aimerait pas faire partie de ses adversaires.
• Ineos
C’est un peu une provocation mais sans Chris Froome, le Team Ineos est tout de même parvenu à briller sur les routes du Dauphiné. Wout Poels s’est offert une étape et la 4e place du général final et Dylan van Baarle a triomphé dimanche sur la dernière journée. A quelques centaines de kilomètres de là, en Suisse, Geraint Thomas et Egan Bernal, les leaders de l’équipe britannique pour le Tour, ont dû être rassurés.
Il a rassuré
• Thibaut Pinot
Il n’est pas monté sur le podium mais Thibaut Pinot vient de passer une bonne semaine sur les routes alpestres. Cinquième final à 33 secondes du vainqueur, douzième du chrono à Roanne, le Franc-Comtois a rassuré sur son état de forme. Surtout, restera son attaque entre Mauriac et Craponne-sur-Arzon lundi. Ce jour-là, sur un parcours casse-pattes, Pinot avait des fourmis dans les jambes et il a fait exploser le le groupe des favoris. Demandez-donc à Bardet ou Martin si cette accélération n’a pas fait mal aux jambes.
En baisse
• Nairo Quintana
Nairo Quintana n’en finit pas de décevoir. Encore vainqueur d’aucune course à étapes cette saison, le Colombien a terminé ce Dauphiné à une anonyme 9e place juste derrière Dan Martin. Comme bien souvent ces dernières saisons, le Colombien de la Movistar a été discret et décevant. Sur l’étape-reine vers Pipay, Quintana n’a pas pu suivre les meilleurs, preuve que sa forme du moment ne lui permet pas de rivaliser avec les meilleurs. Il lui reste quelques semaines pour se remettre au niveau.
• Richie Porte
Lui aussi n’a pas fait le match avec les hommes forts de ce Dauphiné. Jamais dans le top 10 d’une étape, c’est tout logiquement qu’il termine 11e à 1’44’’ de Jakob Fuglsang. Même sur le contre-la-montre qui était l’un de ses atouts, il n’a pas brillé avec une 11e place calée entre Cavagna et Pinot. Pas vraiment digne de son statut. A 34 ans, Porte semble indiscutablement sur le déclin.
• Adam Yates et Steven Kruijswijk
Pour finir, comment ne pas évoquer ceux qui ont abandonné ? Adam Yates était maillot jaune jusqu’à dimanche mais, fiévreux, il a dû jeter l’éponge. Un abandon étonnant pas si loin de l’arrivée mais la Mitchelton-Scott a préféré ne pas prendre de risque. Ce petit contretemps dans sa préparation pèsera-t-il sur le Tour alors qu’il semblait en grande forme ?
Steven Kruijswijk aussi a mis la flèche dimanche sur la route de Champéry. La faute à des problèmes d’estomac. Jusqu’ici, il avait pourtant brillé avec notamment une quatrième position dans le chrono. Comme Yates, la question est désormais de savoir comment il va récupérer d’ici au Tour de France.
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